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( TRIBUNE LIBRE) Élections générales : le transport des électeurs, une pratique ancrée dans les habitudes

IMG Cédric Arnaud MOUELET, Communicant.

 Ce samedi 27 septembre 2025, les Gabonais élisent leurs députés et conseillers locaux. Mais dix jours de campagne ont déjà marqué les esprits : convois de véhicules, électeurs déplacés en masse, tee-shirts aux couleurs des candidats… La démocratie avance, mais certaines pratiques la freinent encore.

 

Le retour des vieilles méthodes ?

Durant la campagne, le spectacle a été saisissant : minibus, bus et pick-up remplis de citoyens, parfois convoyés vers des circonscriptions où ils n’avaient aucune attache. Aux haltes, les tee-shirts aux effigies des candidats rappelaient que l’électeur était autant un enjeu de conviction qu’un enjeu logistique.

 

Cette pratique, connue sous le nom de « transport des bœufs », a longtemps nourri la défiance. Elle devait disparaître avec la Cinquième République. Pourtant, les faits observés sur les routes montrent que les vieilles méthodes résistent encore aux discours officiels.

 

Une mascarade persistante

On nous promettait une rupture. Pourtant, la nationale a servi de décor à une scène familière : bus bondés, pick-up surchargés, électeurs convoyés vers des localités qui n’étaient pas les leurs. Cette pratique, baptisée « transport des bœufs votants », n’a pas disparu. Elle s’est au contraire affichée avec ostentation tout au long de la campagne.

 

Réduire le citoyen à un pion mobile, payé pour grossir les chiffres d’un candidat, n’est pas seulement indigne : c’est une gifle à la sincérité démocratique. Et tant que ces cortèges existeront, le suffrage universel sera un théâtre d’ombres.

 

Une paralysie annoncée

Le pire est que cette mascarade électorale a un prix. Lundi 29 septembre, l’administration tournera peut-être au ralenti. Fonctionnaires absents, arrêts maladie opportunistes, certificats médicaux de complaisance… L’État sera victime d’un double scandale : une démocratie biaisée et des services publics amputés.

 

Ce 27 septembre aurait dû consacrer une Cinquième République transparente. Il met en lumière au contraire la persistance des vieux démons. Rompre avec ces pratiques n’est pas un luxe mais une urgence. Car une démocratie qui voyage en bus et laisse l’administration vide ne construit pas l’avenir, elle l’hypothèque.

 

Cédric Arnaud MOUELET, Communicant

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