L’une des raisons principales du « Coup de Libération du 23 août 2023 » est la perte des souverainetés politique et économique par les gabonais dans leur pays. Au fur et à mesure, ceux que l’opinion populaire avait fini par appeler « Légion étrangère » avaient installé une toile au tour du pouvoir politique, arrogante, méprisante, captant les richesses nationales pour leur jouissance personnelle, privant les gabonais de leurs libertés individuelles et collectives et, surtout, de l’accès aux besoins sociaux de base. Cette situation avait fait place à une situation sociale tellement catastrophique que ce qui est arrivé et qui, ailleurs, prend avec vigueur, le nom de « coup d’Etat » s’impose dans l’opinion publique gabonaise comme un « Coup de la Libération ».
Si les militaires n’avaient pas fait ce coup, les populations s’apprêtaient à descendre dans la rue quitte à affronter les armes des Forces de Sécurité et de Défense fidèles à l’ancien pouvoir. Pour éviter un bain de sang et ayant ces informations, le Général Brice Clotaire Oligui et un groupe d’hommes en armes, lui étant fidèle, interrompirent le renouvellement de ce pouvoir par des élections présidentielles, législatives et locales frauduleuses et mirent en place un Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).
Ce Comité, soutenu très largement par la population, a préparé sur des bases très démocratiques l’élection du Président Brice Clotaire Oligui Nguema, élu à 94.85% des suffrages exprimés. Ces pourcentages restent même un cas d’école pour la sociologie politique et la science politique en modernité politique.
Derrière ce plébiscite du Président Brice Clotaire Oligui Nguema c’est le rejet du pouvoir du Président Ali Bongo Ondimba, tenu par la « Légion étrangère ». C’est aussi, en un sens, le rejet du parti politique PDG qui a longtemps géré le Gabon et qui a été l’instrument par lequel la « Légion étrangère » a dominé le pays.
Lors du Dialogue National inclusif, le peuple avait souhaité l’abolition du PDG mais le Président de la République, Chef de l’Etat, Brice Clotaire Oligui Nguema, démocrate, dans une perspective inclusive, en a jugé autrement et a laissé ce parti poursuivre sa vie politique. La vie de ce parti n’est pas si facile à cause des deux tendances qui se battent pour son contrôle : une tendance Blaise Louembé et une tendance Ali Akbar Onanga Y’Obegue.
Si la tendance Blaise Louembé, consciente du passé du PDG et du fait que ce n’est plus le parti dominant, montre un profil plus bas, essaie de confectionner une nouvelle veste à ce parti par le jeu des alliances, voire des coalitions avec l’Union Démocratique des Bâtisseurs du Président Brice Clotaire Oligui Nguema, la tendance Ali Akbar Onanga Y’Obegue, essaie de faire entrer, le Président Ali Bongo Ondimba et le PDG dans l’arène politique par la voie des futures élections législatives et locales.
Ali Akbar Y’Obegue Onanga, se faisant le porte-voix du Président déchu Ali Bongo Ondimba demande aux populations de voter massivement le PDG à ces futures élections.
Cette attitude ambiguë ne manque pas de gêner d’abord la tendance Blaise Louembé mais elle sonne comme une volonté de passage en force pour les populations et pour les nouvelles autorités, ce qui pourrait avoir un effet contraire dans les urnes. Le plébiscite de la dernière élection présidentielle en faveur du Président Brice Clotaire Oligui Nguema est à contrario un refus de voir le Président Ali Bongo Ondimba revenir aux affaires.
Son appel à voter le PDG parait même inapproprié et anachronique comme le note une enquêtée qui dit : « Quand on parle PDG, on fait un lien avec la famille Bongo et sachant tout ce que cette famille a fait subir aux gabonais, plus d’intégration à la Fonction Publique, la flambée des prix, les élections truquées et moi je ne me vois pas voter le PDG. Je ne dis pas que toutes les personnes au PDG sont mauvaises mais tout est mélangé et vaut mieux ne pas les voter ».
Cet autre enquêté note : « Cet appel vise à semer le trouble dans la conscience des gabonais mais ceux-ci ne sont pas dupes. Si on retourne en arrière, on se rend compte que le CTRI, devenu aujourd’hui UDB par l’autruche ment du Président de la République a gagné en crédibilité et en légitimité du fait des actes posés depuis le 30 aout. Dans l’ancien système le rêve n’était plus permis, notamment la recherche du bien-être ».
L’enquêté X ajoute : « Ce n’est pas très crédible à cause des deux courants et du conflit existant, cela fragilise encore le PDG. En plus, cet appel n’a pas d’impact sur les votants, C’est un non évènement pour les gabonais, il ne fait plus partie de la vie politique gabonaise. Ne Faisant plus partie de notre vie, ça n’a pas d’impact, le pays est tourné vers l’avenir, on ne regarde plus derrière ».
Ä€ la lumière de ces propos des citoyens, cet appel est un coup de couteau donné dans l’eau. Le Gabon a décidé de se tourner vers l’avenir et de reprendre ses souverainetés politique et économique, tout en restant une terre d’accueil qui n’oppose pas les nationaux aux non nationaux par une redistribution en faveur des derniers cités. Les votes du 27 septembre devraient confirmer cette tendance. Les électeurs sont décidés à tourner la page d’un homme qui a eu tous les pouvoirs entre ses mains mais n’a pas réussi à mettre le pays sur les rails du développement.
Dr Fortuné Matsiegui Mboula
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