Dans cette tribune libre La Nouvelle Alliance Républicaine (NAR) fustige les conclusions de la dernière concertation politique organisée entre le régime en place et une partie de l’opposition. Le parti politique dirigé par Aimé Nzamba estime que les résultats de ce banquet portent atteinte à la souveraineté du peuple gabonais. Lecture.
La Nouvelle Alliance Républicaine (NAR) a pris connaissance des conclusions de la concertation politique qui s’est tenue à l’esplanade du ministère de la Défense nationale du 13 au 23 février 2023. L’objectif était de revisiter le code électoral en vue de préparer un climat de confiance et de sérénité pour les élections présidentielles futures.
En réponse aux différentes crises politiques qui ont secouées notre pays depuis l’avènement du multipartisme en 1993. Se considérant comme un Etat démocratique, la vie politique du Gabon ressemble de plus en plus à un veste puzzle dont la reconstitution est un véritable casse-tête.
Les principes démocratiques ne sont que des coquilles vides dont le pouvoir se sert pour se valoriser auprès des instances internationales. Pour ceux qui suivent de près l’actualité, le constat accablant de la dégradation du climat politique orchestré par les partis de la majorité qui se considèrent comme des privilégiés d’un côté. Et de l’autre, une opposition qui peine à se mettre d’accord ne serait-ce que pour s’assurer d’être entendue. Et ainsi, s’exprimer librement afin de faire avancer les débats vers de meilleures issues au bénéfice des gabonaises et des gabonais. En parlant d’expression démocratique, il est regrettable de se rendre compte que le Gabon marche à reculons.
En effet, la dernière rencontre qui vient de s’achever nous a révélé les véritables intentions qui ont motivées son organisation. Il s’agissait en vérité d’user de techniques de manipulation pour arriver à faire accepter le retour au scrutin à un tour pour l’élection du Président de la République. Cette victoire pour le premier ministre, soldat mandaté pour cette mission, est un recul pour notre pays. Apres avoir débattu récemment (en 2017) pour obtenir l’organisation des élections à deux tours, les mêmes acteurs de l’opposition se félicitent aujourd’hui pour une cause qui n’apporte aucune garantie de transparence électorale. Cette transparence qui devrait être le seul objectif pour lequel ils sont sensés s’accorder avec le pouvoir. Le prétexte fallacieux servi pour justifier cette régression aurait pu être rejeté avec plusieurs arguments valables. Quitte à reporter les élections le temps de mettre en place les conditions nécessaires qui nous mèneraient vers un climat apaisé.
L’occasion étant donnée pour assainir le code électoral, la biométrisation intégrale du processus électoral. En commençant par l’inscription sur la liste électorale jusqu’à l’identification biométrique des électeurs dans les bureaux de vote. Comme l’a proposé un des représentants de ceux qui méritent d’être appelés opposants. Cette circonstance aurait dû être soutenue par les autres partis pour faire le contre poids qui aurait fait échouer les intentions malsaines dupouvoir.
Malheureusement, les intérêts multiples et personnels des uns et des autres ont encore pris le dessus sur les attentes des populations gabonaises qui n’ont que trop subi l’indifférence avec laquelle la classe politique les considère.
Le reste des mesures prises ne sont en réalité que de la poudre aux yeux pour servir d’habillage et justifier la durée des travaux.
Ne pouvant rester simple observateur de cette mascarade politique. La Nouvelle Alliance Républicaine marque sa déception et son regret, au regard de la courbe descendante sur laquelle les acteurs politiques de la majorité et surtout de l’opposition entrainent notre république.
De toutes les mesures qui ont conclu cette concertation, la NAR ne perçoit aucune qui réponde aux objectifs annoncés à l’ouverture de cette rencontre. Elle attire l’attention des gabonaises et des gabonais sur les véritables intentions des partis qui se réclament de l’opposition. Et qui, dans bientôt, viendront à leur rencontre avec un discours biaisé après avoir eux-mêmes participé à la mise en place d’un système électoral qui ne favorisera pas la transparence électorale à laquelle le peuple aspire tant.
La nouvelle alliance républicaine rappelle que le Gabon se veut être un Etat démocratique, seul le peuple doit décider de son sort en toute liberté. Aucun aspect constitutionnel ne peut être modifié sans passer par les recommandations stipulées par l’article 3 (Loi n° 047/2010 du 12 janvier 2011) qui donne au peuple la souveraineté nationale qu’il exerce par le référendum ou par l’élection, selon le principe de la démocratie pluraliste et qui dicte qu’aucun individu ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté nationale ni entraver le fonctionnement régulier des institutions de la République. Ces atteintes flagrantes à la souveraineté du peuple ne sont pas de bon augure, si l’on se souvient de ce qui s’est passé en 2016.
Chers compatriotes, la situation du pays nous interpelle tous, « lorsque la chienlit et l’injustice sont érigés en loi d’Etat, la résistance devient un impératif Républicain »
Que Dieu bénisse le Gabon.
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