Coup de tonnerre dans le monde de la justice. Me Justin Taty vient d’être suspendu pour six mois du barreau gabonais. La décision a été prise par le conseil de l’ordre réuni, le 4 avril dernier, dans la salle de réunion de la Maison de l'avocat. Sur convocation du bâtonnier, Raymond Obame Sima, cette instance a estimé que le projet de scission du barreau national mené par Me Justin Taty « constitue un acte éminemment grave ». Lequel acte contrevient aux dispositions de l’article 3 de la loi du 7 janvier 2015 fixant les conditions d’exercice de la profession d’avocat.
Dans cette décision, le conseil de l’ordre relève en outre, que le projet de scission de Me Justin Taty est constitutif de trouble à l’ordre public, à l’honorabilité de la profession et porte atteinte aux intérêts des justiciables. Du reste, lors de la même réunion Me(s) Sylvère Denis Reteno N’Diaye et Gilbert Erangah ont été désignés comme administrateurs provisoires du cabinet Taty.
Une décision qui révèle du niveau de tension au sein du barreau. Me Justin Taty a, d’après plusieurs sources, convoqué plusieurs avocats à une réunion dont le projet était d’installer au sein du barreau une scission. Ce, parallèlement à la procédure qu’il avait engagé devant le Conseil d’Etat visant à faire invalider l’élection de Me Raymond Obame Sima. Me Justin Taty estime que le nouveau bâtonnier n’a pas encore exercé la profession d’avocat pendant 15 ans.
Or cet argument avait été déjà invalidé par le Conseil d’Etat lors d’une première procédure d’invalidation de l’élection. Le Conseil d’Etat avait fondé le rejet de cette procédure d’invalidation sur la base de l’article 66 de la loi qui régit la profession d'avocat en République gabonaise : « Le bâtonnier est élu pour un mandat de deux ans renouvelable, parmi les avocats de nationalité gabonaise, inscrit au grand tableau, depuis au moins dix ans, et n’ayant jamais subi une sanction disciplinaire ou une peine d’emprisonnement ».
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