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Tensions entre béninois et gabonais : quand la cohabitation pacifique se transforme en « guerre de « hashtags »

IMG La rencontre entre les responsables politiques des deux pays n'a pas contribué à apaiser les tensions.

Il suffisait d’un étal mal attribué pour que le Gabon et le Bénin découvrent le talent insoupçonné de leurs citoyens pour transformer un marché en champ de bataille diplomatique. Bienvenue à Lambaréné, où la distribution des places du marché Isaac a fait basculer la cohabitation pacifique en « guerre de hashtags ».

 

La diplomatie à coups de tweets

Tout commence comme un banal différend commercial : Gabonais vs Béninois pour quelques mètres carrés de terre publique. Mais très vite, les réseaux sociaux prennent le relais. Des internautes béninois traitent les Gabonais de « fainéants » et « incapables », tandis que certains Gabonais appellent à fermer les boutiques des Béninois « jusqu’à nouvel ordre ». Et voilà que les commentaires Facebook et TikTok deviennent des armes de destruction massive… verbale.

Mais la cerise sur le gâteau ? Quelques influenceurs béninois jugent opportun d’insulter le Chef de l’État gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, et son épouse Zita. Comme si l’intimité présidentielle était désormais un terrain de jeu numérique. Résultat : des marches pacifiques gabonaises, des communiqués officiels béninois et un sentiment général de « diplomatie en pyjama ».

 

Les chancelleries à l’heure du Wi-Fi

Le ministre gabonais des Affaires étrangères, Régis Michel Onanga Ndiaye, joue les pompiers diplomatiques. Pendant ce temps, à Cotonou, on promet de protéger les ressortissants béninois. Et au milieu de tout cela, les habitants de Libreville parcourent les quartiers populaires pour « rappeler » aux commerçants béninois de fermer boutique. Bref, le Gabon expérimente la diplomatie à l’ancienne… à la sauce WhatsApp et Messenger.

 

Un conflit qui sent le vieux souvenir

Comme un mauvais film d’époque, cette querelle ravive des rancunes historiques des années 70 entre Omar Bongo Ondimba et l’ancien président béninois. Aujourd’hui, les réseaux sociaux transforment ce passé diplomatique en tragédie numérique où chaque tweet est une bombe à retardement.

 

Équité ou xénophobie ?

Au-delà des insultes et des menaces, la question essentielle reste : comment concilier protection des commerçants locaux, solidarité africaine et approvisionnement des populations ? La revendication d’une « préférence nationale » pourrait être défendable… si elle n’était pas accompagnée d’un festival d’invectives en ligne et d’appels à la fermeture des commerces. Une fois de plus, la frontière entre patriotisme économique et xénophobie numérique s’avère aussi ténue qu’un étal de marché.

 

Analyse mordante

Cette affaire illustre une tendance inquiétante : la diplomatie africaine version 2.0, où les chancelleries classiques sont remplacées par des fils de discussion, des likes et des partages viraux. À Lambaréné, un marché est devenu un théâtre international et chaque internaute un diplomate auto-proclamé. Morale : aujourd’hui, mieux vaut savoir gérer un étal… et un fil Twitter sous tension, sous peine de voir un conflit local se transformer en incident diplomatique mondial.

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