L'Agence nationale pour la promotion des investissements (ANPI), la Chambre de commerce et le haut conseil des investissements sont depuis des années au cœur des préoccupations des entrepreneurs Gabonais. Accusés de ne pas être un soutien réel pour le développement de l'économie en faveur des nationaux, ces organismes gérés par le ministère de l'Economie font à nouveau l'objet de vives critiques. A l'heure de la déclaration des politiques publiques en faveur de la préférence nationale, les entrepreneurs nationaux estiment que ces organismes devraient être de réels outils pour garantir et accompagner l'éclosion d'une classe d'hommes d'affaires adaptés à la vision du Chef de l'État.
Nombreuses sont les organisations patronales des PME qui remettent en cause la tutelle administrative de ces organismes, accusant ainsi le ministère de l'Economie de faire dans le pourrissement et la discrimination contre les nationaux, soutenu par ces organismes qui en réalité devraient contribuer à l'essor d'une véritable classe de champions économiques. Pour les entreprises, c'est le ministère des PME qui doit désormais conduire la destinée de ces organismes.
Le président de la confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI), Emmanuel Marcos Zué Méyé Eyéné est formel sur les nouvelles orientations que le Président de la République doit prendre à l'endroit de ces organismes pour booster l'économie nationale. " Ces dernières semaines, le Chef de l'État prend de nombreuses décisions en faveur des nationaux. Des décisions que le régime précédent n'osait prendre. La déclaration de préférence nationale dans le secteur économique est un acte fort qui doit être soutenu également par des institutions et des organismes forts. La principale institution qui doit être fortifiée est le ministère du Commerce et des Petites et moyennes entreprises. Ce ministère doit être soutenu par des leviers forts, au nombre desquels l'Agence nationale de promotion des investissements, la Chambre de commerce et le Haut conseil des investissements.
Longtemps ces trois organismes ont été le soutien ouvert de la politique nationale de discrimination contre les nationaux et en faveur des non nationaux. Il est donc évident qu'en imprimant une nouvelle vision contradictoire à celle révolue le 30 août 2023, du précédent régime reversé par les militaires, il faut également adapter le fonctionnement de ces organismes concernés à cette nouvelle vision. Aujourd'hui, seul le ministère en charge des PME peut mieux incarner l'esprit et la lettre recommandée pour obtenir les résultats attendus à travers la mise en œuvre d'une politique de préférence nationale économique. Si vous prenez le haut conseil des investissements par exemple, cet organisme est depuis sa création dominé par la présence des investisseurs et opérateurs économiques non nationaux. Il est évident qu'une partie importante des décisions qui y étaient prises profitaient à ces derniers. La tendance doit s'inverser ou alors obtenir une parité, dont seul le ministre des PME peut garantir. Pour ce qui est de la chambre de commerce, le commun des Gabonais se souviendra que c'est moi qui m'était opposé en 2022, lorsque le ministre des PME voulait reprendre la tutelle de cet organisme. Mes raisons à l'époque sont restées les mêmes. Je pense que l'environnement réglementaire nécessaire à l'organisation d'une élection doit être repris et cela passe par la mise en place d'un bureau provisoire. Le ministre actuel en charge des PME est une jeune dame qui me paraît avoir suffisamment de maturité pour le comprendre et le faire. Cette même réorganisation s'impose pour ce qui est de l'ANPI qui doit être repensé. Je sollicite auprès de Madame le Ministre des PME la tenue d'un débat national avec les organisations patronales pour discuter de toutes ces réformes que nous devons envisager. Il n'est pas possible de construire une économie forte à préférence nationale en s'appuyant sur des organismes faibles et mal structurés."
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