Brice Laccruche Alihanga sortira, un jour ou l’autre, de prison. Mais quoi qu’il advienne, il n’oubliera jamais les supplices endurés dans l’enfer de la prison centrale de Libreville. Il n’oubliera, non plus, que c’est dans cet enfer qu’il avait été informé de ce que sa mère fut victime d’un double accident vasculaire cérébral (AVC). Lequel AVC a failli l’emporter dans l’au-delà n’eût été l’intervention rapide de ses proches et une prise en charge sanitaire adéquate.
Si d’après nos sources, l’état de santé de la mère des frères Laccruche s’est depuis amélioré, ses fils (Brice et Gregory), toujours en détention, s’inquiètent de l’évolution de la santé de leur mère. « Les informations sur le traitement inhumain dont a été victime le fils aîné a contribué à provoquer ce double AVC », témoigne une source familiale qui a requis l’anonymat.
Portant sur ce dossier, courant 2022, le Groupe de travail de l’ONU (GTDA) demandait au régime de Libreville de procéder à la libération des différentes personnes incarcérées dès novembre 2019 dans le cadre de l’opération anticorruption baptisée «Scorpion», notamment les frères Laccruhe. Le Groupe de travail de l’ONU, après un examen approfondi des dossiers et une procédure contradictoire avec le gouvernement gabonais, avait indiqué que ces détentions étaient « illégales ».
Le GTDA avait, en outre, exigé des autorités gabonaises qu’elles prennent des dispositions nécessaires pour garantir la santé des personnes incarcérées. Mais à ce jour, bien que membre du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, le Gabon est resté silencieux face à toutes ces recommandations.
Une posture dénoncée par les avocats de Brice Laccruche Alihanga et plusieurs observateurs du landerneau politique gabonais. Dans une tribune libre publiée en mai 2022, le journaliste, Télesphore Obame Ngomo fustigeait un acharnement politique. « Il y a, derrière cette détention, trop de fictions, de mensonges et d’incohérences », indiquait-il. Non sans appeler l’ancien directeur de cabinet du président de la République à la résilience : « Que Dieu continue de veiller sur toi. Prie pour ta mère fragilisée par ce double AVC et pour tes enfants à qui tu dois grandement manquer. Ne développe aucune haine et aucune rancœur, c’est la pire des prisons. (…) Prends soin de toi. A très bientôt ».
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