Le système judiciaire gabonais connaît d’importants dysfonctionnements. SOS Prisonniers vient d’en faire la démonstration à travers l’affaire d’un détenu qui a été gardé à la prison centrale au-delà de la peine qu’il avait à purger. Ci-dessous le contenu du communiqué de l’association de défense des droits des détenus.
Il y a quelques semaines, le nommé Freddy NYAMA avait contacté SPG pour nous faire part du fait qu'il avait été placé sous mandat de dépôt le 27 décembre 2019 pour vol qualifié, mais disqualifié en vol aggravé par le juge d'instruction. Et qu'il a été condamné à 3 ans de prison ferme à l'audience correctionnelle du 03 mai 2022.
Nonobstant l'expiration de sa peine d'emprisonnement depuis le 27 décembre 2022, il est toujours en détention parce que le Greffe de la PCL n'a pas son résultat d'audience. SPG a donc saisi le Procureur de la République, sur la situation carcérale du susnommé.
Lundi 13 février, après vérification au registre des audiences, nous avons pu constater que les informations données par Nyama Freddy étaient exactes. Sa peine de prison avait expiré depuis le 27 décembre 2022.
Le Parquet de la République a donc transmis au Greffe de la PCL (Prison centrale de Libreville) le résultat d'audience et l'ordonnance de disqualification du juge d'instruction. Nyama Freddy a finalement été libéré le mercredi 15 février 2022, soit un mois et deux semaines de détention abusive.
Il faut rappeler que la situation carcérale de Nyama Freddy n'est pas un cas isolé. A la PCL, plusieurs détenus sont dans la même situation. C'est l'une des causes de la surpopulation carcérale. Mais quand SPG dénonce ce genre de carence, la mauvaise gestion ou le manque de suivi des dossiers des détenus, l'administration pénitentiaire nous menace, nous interdit arbitrairement les visites aux prisonniers.
Cette mesure arbitraire nous empêche considérablement de bien mener notre travail d'aider les prisonniers et l'administration, comme pour le cas ci dessus.
SOS Prisonniers Gabon, pour le respect des droits humains en milieu carcéral.
HUMANISONS LES PRISONS
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