C’est demain, vendredi 30 mars, que le Conseil d’Etat va ouvrir les débats dans la désormais affaire Erisco Mvou Ossialas. Cet ancien conseiller du directeur général de l’Institut gabonaise du son et de l’image (IGIS) poursuit l’Etat gabonais pour exiger "l’annulation d’une décision de nomination et le paiement des dommages et intérêts".
En effet, l’ingénieur en informatique de formation est depuis 10 mois assis à la maison après son éviction, le 7 juin 2022, du poste qu’il occupait à l’IGIS. Il avait, par la suite, demandé à réintégrer le Trésor public, son administration d’origine. Mais pour des raisons jusqu’ici obscures, la ministre du Budget et son secrétaire général refusent de donner suite à la requête pourtant légitime de ce fonctionnaire. Tout est donc mis en œuvre, pour que celui qui était par ailleurs, un syndicaliste intraitable et intègre ne réintègre pas les services du Trésor public.
Ce blocage est, à la vérité, la suite d’un vaste complot qui avait consisté à exfiltrer l’ancien président de la Cosyref (confédération syndicale des régies financières) du trésor. C’est pourquoi, à la surprise générale, lors du conseil des ministres du 12 juin 2020, Mvou Ossialas avait été nommé Conseiller du Directeur général de l’IGIS, alors qu’il occupait le poste d’inspecteur vérificateur adjoint. Immédiatement, il avait dénoncé une manœuvre sordide ourdie contre lui pour l’empêcher de dénoncer les détournements massifs des deniers publics commis par des fossoyeurs de l’Etat. Mais rien n’y fait. Cette nomination avait été maintenue en l’état.
L’imbroglio administratif
Pendant deux ans, l’ingénieur en informatique va occuper le poste assurant même, pendant six mois, l’intérim du Directeur général. Sauf que le 07 juin 2022, le Conseil des ministres procède à la nomination de Madame Lamina Chancia Gnigui Lembe au poste de Conseiller du Directeur général de l’IGIS. Cette entité n’ayant qu’un poste de Conseiller du Directeur général. Cette nomination est, immédiatement, interprétée par Serge Abessolo (Directeur général de l’IGIS) et Régis Massimba (Président du Conseil d’administration) comme le limogeage de Mvou Ossialas. Le directoire de l’IGIS somme ce dernier de procéder à la restitution du véhicule de service et de libérer le bureau qu’il occupe.
Fort de cette situation, Mvou Ossialas demande qu’il lui soit produit une attestation de cessation de service, afin qu’il puisse regagner son administration d’origine qu’est le Trésor public. Alex Bongo Ondimba, l’actuel Secrétaire général du ministère de la Communication va délivrer au concerné ledit document. Mvou Ossialas se présente alors au Secrétariat du ministère du Budget pour son redéploiement.
Coup de tonnerre ! Après plusieurs semaines d’attente, il sera surpris de découvrir qu’une correspondance du Secrétariat général du Conseil des ministres indique qu’il n’a jamais été relevé de son poste de Conseiller du directeur général de l’IGIS : « Le libellé du Communiqué final du Conseil des ministres souverain ne mentionne pas une mesure à l’encontre de Monsieur Wilfried Erisco Mvou Ossialas, Conseiller du Directeur général, dans le sens d’un remplacement ou d’une remise à disposition dans son administration d’origine. En conséquence de ce qui précède, Monsieur Wilfried Erisco Mvou Ossialas demeure dans sa situation administrative de Conseiller du Directeur général de l’IGIS, au ministère de la Communication », souligne la correspondance en date 29 juillet 2022 signée de Puanne Paulin Moussounda, Secrétaire du Conseil des ministres.
Victime d’un imbroglio administratif, sur fond de complot, Mvou Ossialias demande aujourd’hui réparation.
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