Intégralité du Communiqué en date du 10 mars 2023
Dans la nuit du mercredi 08 au jeudi 09 mars 2023, une tragédie s’est produite au large des côtes gabonaises, mettant à nu les multiples défaillances qui minent nos administrations.
En effet, le navire « Esther Miracle » de la compagnie Royal Coast immatriculé L 2848, est parti le 08 mars à 20 h 05 mn du port mole de Libreville avec à son bord 151 personnes dont 134 passagers adultes, 4 enfants de moins de 6 ans, 10 membres d’équipage, 3 agents des Forces de sécurité et de défense ; le parcours étant alors censé se dérouler toute la nuit pour une arrivée à Port-Gentil prévue au petit matin. Malheureusement, aux environs de 2h30 minutes, pour des raisons encore inconnues, l’équipage à bord a été surpris par des alarmes annonçant que le bateau prenait de l’eau.
Présentement, nous déplorons malheureusement la perte de 3 personnes et de 34 disparus. Selon certaines sources, 5 survivants sur les 34 disparus auraient dérivé jusque dans les eaux territoriales de Sao Tomé et Principe où des pêcheurs les auraient secourus hier.
D’après les informations en notre possession, l’alerte aurait été donnée à 2h30. Il a fallu l’arrivée fortuite sur les lieux, à 7 h du matin, d’un bateau de pêcheurs de la société Peschaud, pour que les sinistrés voient l’ombre d’un secours. Les passagers qui ont survécu auraient eu la vie sauve grâce à leurs gilets de sauvetage.
Au regard de cette situation déplorable, la Nouvelle Alliance Républicaine jette un regard critique tout en dénonçant les nombreux manquements constatés dans la prise en charge des naufragés.
Commençant par les opérations de sauvetage, n’eut été la présence dans les parages du navire cité plus haut, qui s’est dépêché de voler au secours des sinistrés, il faut dire que le gouvernement n’a pas pris le problème à sa juste valeur. En effet, comment comprendre que sa réaction ait attendu 7h du matin alors que l’alarme a été donnée à 2h30 ? Que faisaient :
Pendant tout ce temps ; alors que nous savons qu’il est du ressort de la marine et de la gendarmerie nationales, à qui sont dévolus la mission de sauvetage, de faire preuve de diligence en pareille circonstance ?
La NAR s’interroge sur la capacité réelle de la marine et de la gendarmerie nationales à se mobiliser efficacement lors de tels événements. Ces corps sont-ils suffisamment équipés pour assurer ce genre de missions ? Les questions subsidiaires suivantes se posent aussi :
Autant d’interrogations qui nous laissent perplexes.
Et comment comprendre aussi que ce soit une société privée qui se mette au-devant de la scène quand on sait que nous avons des services publics à qui ce rôle est dévolu ? Dans le cadre des opérations de sauvetage, il nous a été rapporté que c’est un hélicoptère de l’armée française qui survolait la zone pour tenter de repêcher des survivants. Pendant ce temps, où étaient alors passés les engins volants et navigants (hélicoptères et navettes) de la marine et de la gendarmerie nationales qui sont si fièrement exhibés lors des parades du 17 août ?
Quelle explication le Gouvernement peut-il avancer pour justifier l’absence de secours nationaux alors que le contribuable gabonais assure le fonctionnement? Comment comprendre qu’en plein deuil national, l’Exécutif et son premier ministre se pavanent dans les rues de Libreville ; se faisant notamment acclamer très chaudement lors de leur sortie au quartier Bambouchine dans le 6eme arrondissement ? Quel était l’intérêt de cette sortie ? Et pourquoi violenter les familles endeuillées qui se rendent au port mole, lieu de l’embarcation des passagers de ce voyage fatidique ? Que cache-t-on ?
En parlant maintenant de la qualité des navires utilisés pour le transport maritime, comment comprendre que le département ministériel ait pu délivrer une licence de navigation à une société sachant que les bateaux à utiliser ne répondent plus aux normes de sécurité en vigueur ? Quel est le rôle des inspecteurs du ministère des Transports ?
La communication du ministre délégué aux Transports n’a pas été rassurante ; elle a plutôt fortement contribué à entretenir l’ambiguïté dans l’esprit des Gabonaises et des Gabonais. Ceux-ci se rendent compte de jour en jour des situations d’insécurité grandissante qui se révèlent brutalement à eux à la lumière des tragédies qui surviennent fréquemment.
On a encore en mémoire le déraillement du train qui a coupé les provinces du Haut -Ogooué et celle de l’Ogooué- Lolo du reste du pays. La Nouvelle Alliance Républicaine exhorte les autorités gouvernementales à assumer véritablement leurs responsabilités en partant de cette tragédie. Elle exhorte le Gouvernement à prendre les mesures nécessaires et à agir avec fermeté pour mettre un terme aux déviances administratives et techniques qui ont pour conséquences la mise en danger des vies des Gabonaises et des Gabonais. Il n’est pas nécessaire d’attendre qu’un drame se produise pour réagir.
La NAR invite le ministre des Transports et celui de la Défense à se défaire de leurs charges.
Au vu de ce qui précède, la Nouvelle Alliance Républicaine invite aussi le procureur de la République, à faire toute la lumière sur cette énième tragédie due à la négligence du département ministériel des Transports.
La NAR présente ses condoléances les plus attristées aux familles endeuillées et les assure de son soutien moral en cette douloureuse circonstance.
Enfin la Nouvelle Alliance Républicaine invite le Gouvernement à décréter deux ou trois jours de deuil à l’occasion de cette tragédie nationale.
Libreville, le 10 Mars 2023
Le président
Aimé Claude NZAMBA
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