On n’a pas encore terminé de décompter les morts. Plusieurs passagers sont toujours introuvables. On parle d’une vingtaine de disparus dont des femmes et des enfants. Le temps qui passe enterre l’optimisme des parents des disparus.
Mais déjà, bruissent dans l’opinion, la question de la responsabilité dans cette catastrophe. Comment expliquer qu’un navire spécialisé, préalablement, dans le transport des marchandises ait été subitement reconverti dans le transport des passagers ? Ledit navire, propriété de la société Royal Coast, remplisait-il toutes les conditions pour effectuer ce type de transport ? Y a-t-il eu, au préalable, des missions d’inspection pour s’assurer des mesures de sécurité dans ce bateau? Toutes ces questions restent, pour l’instant, sans réponse.
Le gouvernement s’est contenté d’annoncer la saisine du procureur de la République et l’ouverture d’une enquête. Pas suffisant pour faire taire les critiques et autres analyses qui pointent la qualité de l’appareil et d’importantes négligences dans les réparations effectuées. « Ce rafiot a été utilisé par une société chinoise pour le transport du matériel sur le chantier de la route Port-Gentil-Omboué. Lorsque le contrat s’est achevé, la société chinoise a revendu leur matériel et notamment le bateau. Il se trouve que l’acheteur (on parle d’un homme d’église) lorsqu’il a aménagé l’appareil, pour le transport des passagers, n’a pas fait les travaux adéquats. Notamment dans le choix des matériaux pour consolider la coque. Certains parlent de l’utilisation des tôles de 6 millimètres d’épaisseur alors que pour des travaux de ce niveau ce sont des tôles de 8 à 10 millimètres qui fallait utiliser », indique une source à la direction générale de la marine marchande.
Des premières révélations qui viennent consolider le fait que les réparations effectuées sur la navire relevaient plus du « cosmétique » et « du saupoudrage » qu’à des travaux sérieux réalisés dans des docks. Jean François Abiaghé, rescapé de cette tragédie souligne, dans un témoignage publié à l’Union, que quelques heures seulement après l’embarquement, entre 20 heures et 1 heure du matin, « on attendait déjà des grincements de tôles, des accours entre les colis. Puis vers 2 heures le navire prenait déjà de l’eau… »
Si le rescapé annonce, dans ce témoignage, la mise en place d’un collectif des victimes pour voir comment « ne plus subir davantage de dommages de la part de la société Royal Coast », dans l’opinion on demande qu’une action en justice soit déclenchée contre ladite société et l’ensemble de ses responsables. Et pourquoi pas, à l’encontre des responsables administratifs qui ont volontairement ou involontairement laissé « cette loque » faire du commerce maritime.
A suivre…
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