Moulengui Mabende appelle les populations de la Ngounié Sud à soutenir Ali Bongo : Les dérives langagières d’un voltigeur politique

L'appel de Martin Moulengui Mabende suscite l'indignation dans la Ngounié Sud. Crédit photo Gabonreview.

Si les populations de Mbigou, Malinga, Mimongo, dans la province de la Ngounié, doutaient encore du peu de considération qu’a le régime, pour eux, ils viennent d’avoir la parfaite illustration à travers la composition du dernier gouvernement. Cette région de la Ngounié Sud devra se contenter d’un ministre délégué aux Eaux et forêts en la personne de Martin Moulengui Mabende. Celui qui occupait jusqu’ici le poste de Vice-président dans le parti politique Les Démocrates a retourné sa veste et trahi son mentor Guy Nzouba Ndama pour une place au soleil.

C’est donc «  un traître » qui a été copté par Ali Bongo Ondimba pour battre campagne en son nom dans le département de la Boumi-Louetsi. D’ailleurs, cet ancien cadre de la BICIG n’a pas perdu de temps pour en appeler, au lendemain de sa nomination, les populations de ces localités à s’unir autour d’Ali Bongo Ondimba. Il n’en fallait pas plus pour susciter la colère des filles et fils de ces localités qui rappellent au demi-ministre qu’aussi bien en matière de nominations que des projets de développement, la Ngounié Sud n’a rien reçu d’Ali Bongo Ondimba. En quatorze ans de magistère, c’est zéro route, zéro école, zéro hôpital… « Ali Bongo Ondimba traite les populations de la Ngounié Sud comme des sous-hommes », fustige un proche de l’ancien ministre décédé Jean Remy Pendy Bouyiki. 

Dans le département de la Boumi-Louetsi, et notamment à Makogonio (village situé à une soixantaine de kilomètres de Mbigou), les parents et soutiens de Pendy Bouyiki sont bien décidés à faire payer à Ali Bongo Ondimba son ingratitude à l’endroit de leur fils. Lors des obsèques de ce proche de Bongo père, le fils n’avait même pas daigné envoyer une délégation en soutien à la famille éplorée. Et ce n’est pas la petite promotion de Martin Moulengui Mabende d’ethnie massango qui va faire oublier l’affront fait aux populations nzebi.

Et comme si cela ne suffisait pas, dans le Parti démocratique gabonais, la promotion d’un ancien de la maison qui a trahi Ali Bongo Ondimba, en 2016, pour rejoindre Guy Nzouba Ndama dans l’opposition, passerait mal. De nombreux PDGistes, qui ont, jusqu’ici, fait la preuve de leur loyauté, ne comprennent pas que la « prime » soit accordée à des « voltigeurs politiques » qui n’ont d’intérêts que ceux de leur ventre. Alors que ceux qui mouillent le maillot pour maintenir le parti dans ces localités réputées parfois frondeuses sont laissés-pour-compte. La guerre est ouverte.