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Marché, gare-routière, insécurité, nuisance sonore : Les habitants de la Cité Damas interpellent le ministère des TP devant la ghettoïsation de leur cité

IMG Un marché et une gare-routière se sont installés au coeur de la Cité Damas.

C’était encore l’un des rares quartiers de Libreville qui présentait l'apparence d’une cité moderne. Des ruelles aménagées, des villas luxueuses construites de part et d’autre, des écoles primaires, secondaires et supérieures sorties de terre… La cité Damas était un échantillon réussi de la politique d’urbanisation qui pouvait s’étendre dans l’ensemble du pays. D’autant que la plupart des quartiers de la capitale politique du pays ne sont que des bidonvilles où règnent précarité et insalubrité.

 

Mais sous le régime d’Ali Bongo Ondimba, tout ou presque va en vrille. Profitant du laxisme de l’autorité gouvernementale et avec la complicité de la mairie centrale, nos frères, pour l’essentiel, venus d’ailleurs, ont transformé les espaces aménagés pour accueillir certaines infrastructures collectives en gare-routière et en marché.

 

Très vite, la vie des habitants de la cité Damas s’est transformée en calvaire. Aux hurlements des commerçants et aux klaxons des véhicules se greffent désormais la musique des bistrots de fortune. Un brouhaha devenu insupportable pour les habitants. « Dans la journée, ce n’est plus possible de se reposer », fustige Annie, une habitante de la cité Damas installée depuis 1995. Pire, poursuit cette résidente, avec l’implantation de ce marché totalement illégal, la cité Damas est devenue une zone d’insécurité. Des jeunes gens braquent et vandalisent à longueur de journée.

 

Les missives du collectif d’habitants

Le 05 avril 2023, dans une correspondance adressée au ministre des Travaux publics, le collectif des résidents de la cité Damas ainsi que les responsables d’établissements primaires, secondaires et supérieurs fustigeait « la dégradation de l’environnement urbain de la cité Damas » Pour rappel, souligne le collectif, le plan initial d’aménagement de la cité prévoyait, entre autres, deux zones, dont l’une pour accueillir un plateau sportif et l’autre destinée à la réalisation d’équipements socioéconomiques avec un espace conséquent à usage de parking. Malheureusement, les deux espaces susmentionnés furent morcelés en parcelles de terrain attribuées à des requérants ; toute chose ayant occasionné la non-réalisation des équipements prévus. En revanche, un marché et une gare-routière informels se sont implantés illégalement sur le site affecté au parking public de la cité.

 

Le collectif relève, en outre, que depuis 2012 jusqu’à ce jour, au-delà de ces occupations informelles et anarchiques, se sont ajoutés deux autres, notamment un garage de camions et un espace de vente de bois débités. « Toutes ces activités étant contraires au plan d’aménagement initial de ce domaine public placé sous la gestion du ministère dont vous (ministre des Travaux publics ndlr) avez la charge, nous vous sollicitons, aux fins de mettre un  terme à cette occupation illégale et anarchique ». Bien qu’officiellement saisi par les habitants, l’actuel ministre des TP ne daigne toujours pas agir. Question : Toussaint Nkouma Emane craint-il de mettre en mal les intérêts des lobbies qui tirent profit de l’installation du marché et de la gare-routière dans cet espace ? Poser la question, c’est déjà, quelque part, y répondre. Surtout qu’à la mairie de Libreville, les équipes de Christine Mba Ndutume Mihindou ne ratent pas un jour pour récolter les recettes issues de ces installations illégales.

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