IMG-LOGO
Accueil Article Listes parallèles et candidatures dissidentes : le désordre s’installe à l’UDB !
Politique

Listes parallèles et candidatures dissidentes : le désordre s’installe à l’UDB !

IMG Des vives tensions à l'UDB.

Par Roger EDIMA WILSON

C’est un spectacle pour le moins consternant que donne à voir aujourd’hui l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), formation politique créée dans la foulée de la transition incarnée par le général Brice Clotaire Oligui Nguema. Ce qui devait être un creuset de renouveau démocratique semble désormais sombrer dans une cacophonie alimentée par des ambitions personnelles, des querelles intestines et une absence criante de discipline partisane.

 

À l’approche des élections locales, les dissensions explosent au grand jour. De Mitzic à Omboué, en passant par Bitam et Port-Gentil, le même scénario se répète avec une constance affligeante : listes parallèles, candidatures dissidentes, règlements de comptes à ciel ouvert… L’UDB donne le triste spectacle d’un parti miné de l’intérieur, victime de la transhumance politique et de l’instrumentalisation par des acteurs sans véritable culture de gouvernance.

 

À Mitzic, deux factions se réclamant du même idéal bâtisseur s’affrontent sans ménagement, brouillant les cartes pour des électeurs déjà désabusés. À Omboué, c’est la candidature du très médiatisé Georges Mpaga figure de la société civile et proche du pouvoir qui crée la polémique. Sa volonté de briguer le premier arrondissement de la ville se heurte à l’hostilité d’un autre poids lourd : Royembo, ancien énarque et député PDG passé sans transition dans le giron des Bâtisseurs. Le choc des ego prend ici des allures de guerre froide, chaque camp invoquant sa "légitimité" au sein du parti.

 

Même scénario à Bitam, où René Ndemezo’o Obiang, ancien cacique du régime déchu, n’a eu d’autre choix que de se porter candidat indépendant après avoir été écarté des listes officielles. L’ancien président du Conseil économique et social, en mal de base politique, espérait un nouveau souffle en se réfugiant à l’UDB. Peine perdue. Il découvre, à ses dépens, que l’accueil des transfuges ne garantit ni reconnaissance ni investiture. La politique gabonaise reste un terrain où les loyautés sont volatiles et les alliances précaires.

 

Cette situation chaotique révèle les failles d’un appareil politique qui peine à structurer ses ambitions. La logique de l’agrégation d’intérêts remplace celle du projet collectif. La transhumance, longtemps décriée sous le régime du PDG, semble s’être recyclée dans une nouvelle dynamique, où les anciens dignitaires changent de maillot sans changer de méthode.

Et pourtant, dans ce paysage marqué par le désordre, une figure fait exception : Jean François Ntoutoume Emane. L’ancien Premier ministre, vétéran de la vie politique gabonaise, a annoncé avec solennité sa retraite politique et l’adhésion de son parti à l’Union Démocratique des Bâtisseurs. Dans un geste rare, il choisit la transmission plutôt que la confrontation, préférant construire l’unité plutôt que nourrir la division. Par cette sortie digne, Ntoutoume Emane se hisse au-dessus de la mêlée, incarnant l’élégance politique dans un contexte de déliquescence.

 

Mais la lucidité de quelques-uns ne suffit pas à masquer les failles d’ensemble. L’UDB, malgré sa filiation directe avec le Président de la Transition, peine à établir une ligne claire. Brice Clotaire Oligui Nguema, dont l’aura avait permis de catalyser les espoirs d’un renouvellement politique, voit son projet parasité par l’amateurisme, le clientélisme et une lutte de positions digne des heures les plus sombres de la IVe République gabonaise.

 

Ce désordre, s’il n’est pas rapidement endigué, menace de délégitimer durablement une formation pourtant porteuse d’espoirs. Car la politique ne se réduit pas à une addition de candidatures opportunistes. Elle exige une vision, une structure, une cohérence. L’UDB est à la croisée des chemins : refondation ou implosion.

Faute d’un sursaut rapide, elle pourrait n’être qu’un épisode de plus dans l’interminable feuilleton de la transhumance politique gabonaise. Cette capacité bien locale à passer d’un parti à l’autre sans jamais remettre en cause les pratiques qui ont conduit le pays dans l’impasse.

 

L’heure n’est plus aux alliances de circonstance ni aux candidatures de convenance. Il est temps de reconstruire une maison politique solide. À défaut, les Bâtisseurs pourraient bien finir par détruire eux-mêmes les fondations de leur propre édifice.

 

 

Partagez:

4 Commentaires

Cervo'Noir - Jul 21, 16:29

Comment veut on bâtir une idéologie avec autant de locataires politiques ?

Nkb - Jul 21, 16:59

A Franceville dans le haut-ogooué au 4èm arrondissement nous sommes victimes d'une injustice venant de l'UDB toujours les mêmes qui sont choisis. Le PDG est toujours en Action dans notre nouveau parti. Nous attirons l'attention des responsables de UDB de revoir cet arbitrage.

IKISSI MUSAVU - Jul 21, 18:42

Il fallait s'y attendre, nous ne sommes qu'au début de l'aventure "MAGANI MANGOUA" à eu raison trop tôt, want see...

Yembit Bertrand joel - Jul 21, 20:53

Les loups ont revêtu les peaux des moutons dans la bergerie.


Postez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires