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Les délégués PMUG ou les miséreux d’une entreprise juteuse

IMG Les locaux du PMUG au Centre-ville.

Salaires de misère, absence de contrat d’embauche, de CNSS ou de CNAMGS, les délégués décrivent, dans cette investigation, leur quotidien dans une entreprise qui engrange pourtant d’énormes bénéfices.

 

Célibataire et père de deux enfants, Paulin est un jeune Gabonais de 36 ans. Le trentenaire exerce, depuis dix ans déjà, au Paris mutuel urbain gabonais (PMUG), en qualité de délégué. Dépourvu d'un contrat d'engagement, malgré le nombre d'années passées dans cette entreprise, le père de famille a toujours du mal à joindre les deux bouts. La situation sociale et professionnelle de Paulin est restée la même en dépit de toutes ces années dans l’entreprise qui fait, chaque jour, des heureux à travers les jeux de paris.

 

Comme lui, beaucoup d’autres Gabonais et ressortissants étrangers vivent dans cette précarité. La société dirigée par le Corse, Michel Tomi, n’est pas, en vérité, très respectueuse des droits et exigences du personnel. Elle semble davantage préoccupée par son chiffre d’affaires, commente, avec dépit, un employé affecté à la grande agence du Centre-ville.

 

Les salaires varient entre 80 et 150 mille Fcfa

 

« Nous, au PMUG, sommes payés sur la base de nos recettes. Les salaires varient entre 80, 100 ou 150 mille Fcfa par mois. Il est difficile, voire impossible que j'atteigne 200 mille Fcfa », se désole notre interlocuteur. Avant d’ajouter : « Nous ne sommes pas traités comme il faut ! ».

 

Conditions de travail précaires

Les conditions de travail sont décriées par tous ceux qui, par le passé, ont travaillé au PMUG, ou qui y travaillent encore. « Nous travaillons dans des boxes étroits. Quand il pleut, à défaut d'aller s'abriter ailleurs, on se mouille. C'est presque pareil, lorsqu'il y a assez de soleil. On sort ou on se fait griller par la chaleur », souligne Marie, une déléguée de nationalité gabonaise. Mais c’est loin d’être le pire. Les boxes, placés au bord des chaussées, exposent, tous les jours, chaque salarié à différents risques tels que les accidents de la circulation.

 

Les délégués : de simples prestataires

Le travail acharné, les nombreuses années passées dans la boîte, les risques encourus… n’ont pourtant pas amené la direction de la société à reconsidérer le statut des délégués. Ceux-ci sont considérés comme de simples prestataires. Rien de plus. Paulin et ses collègues n’ont donc pas la possibilité de signer un contrat à durée indéterminée (CDI). La direction du PMUG, qui profite sans remords de cette détresse, vend, à chaque délégué, le rêve d’être embauché. Surtout aux plus performants. Mais très souvent, cette promesse reste vaine. Conséquence de leur statut d’éternel délégué, Paulin, Marie et leurs collègues ne sont pas immatriculés à la Caisse nationale de maladie et de garantie sociale (CNAMGS) encore moins à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

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