Dr Nicole Assélé, Médecin-Colonel, ancienne ministre et figure féministe influente, vient de rendre publique une « mise au point » disons… un brin acrobatique. À ceux qui l’interpelleraient sur un engagement post-transition dans un parti politique, elle répond du tac au tac : “circulez, Il n’y a rien à voir !”
Une neutralité en demi-teinte
On pourrait l’applaudir : pas de ruban, pas de parti, pas d’étiquette. Mais entreverrons un instant : Nicole Assélé a déjà été DG de la CNSS et de la SGEPP entre 2015 et 2020, successivement ministre, puis Déléguée générale du CLR (créé par son père Jean Boniface Assélé), avant d’émarger aux listes… du MODEL tout cela, précise-t-elle, sans parti. Une trajectoire dont la neutralité paraît toute relative.
Son engagement pour le « NON » au référendum de novembre 2024 sur la nouvelle constitution, ainsi que son soutien à Bilie-By-Nzé à la présidentielle d’avril 2025, semblent davantage combler l’absence de parti qu’exprimer une liberté souveraine. Paradoxalement, elle revendique son appartenance à une plateforme devenue parti… tout en jurant ne plus faire partie de quoi que ce soit. Une performance digne d’un trapéziste politique.
Gardienne du passé Bongo : neutralité ou nostalgie ?
Le 27 février, elle dénonce un acharnement contre Ali Bongo, dit refuser que l’ère Bongo soit effacée de l’Histoire, et fustige le silence de ceux qui en ont fait carrière. Défendre un ancien régime sans oser un engagement clair : nouveau style d’indépendance ?
Féministe sans filtre… sauf politique
Sur le genre, impossible de la taxer de passivité : quotas, place des femmes dans le dialogue national, nominations équilibrées… elle tranche, critique, interpelle. Paradoxe : grande actrice du féminisme, elle se garde bien d’un engagement partisan structurel. Une espèce de “féministe-bureaucrate” auto-suffisante.
Nicole Assélé cultive un art subtil : parler fort sans se mouiller, manier l’indépendance comme une armure tout en défilant en uniforme celui du genre, de l’Histoire ou des valeurs républicaines. Indéniablement, elle construit une posture précieuse dans le terrain mouvant de la post-transition : visible, audible, mais libellée “hors-parti”. Mais derrière cette image ? Une ambition prêt-à-porter, prête à servir ou à rebondir. Et ça, chers spectateurs, c’est du grand théâtre gabonais.
Opinion finale : Belle performance de prestidigitation politique ? Certes. Mais la neutralité revendiquée de Nicole Assélé masque peut-être un jeu d’ombre et de lumière : indépendante, oui… mais à l’affût.
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