Alors que le Gabon entame une nouvelle phase de transition politique, la question de l'unité nationale face à la diversité ethnique se pose avec une acuité renouvelée. Dans une conférence tenue à Libreville ce samedi, l'universitaire et Dame des lettres Honorine Ngou a appelé les Gabonais à favoriser un dialogue interethnique pour un avenir harmonieux, plaçant cette initiative au centre de la construction d'un "nouveau Gabon".
Par Chris Michel
Sous le thème "Le dialogue interethnique, clé pour un Gabon nouveau", Madame Ngou a abordé des sujets sensibles mais essentiels pour une cohésion sociale durable. Elle a invité les participants à repenser les relations entre les différents groupes ethniques du pays Fang, Punu, Myène, Téké, et autres et à s'élever au-dessus des tensions qui divisent parfois les communautés gabonaises.
Depuis des années, le Gabon est reconnu comme une nation "unique et indivisible", bien que riche de sa diversité ethnique. Cette pluralité, autrefois perçue comme une force, se révèle aujourd’hui source de tensions. Certains Gabonais estiment que l’appartenance ethnique influence l’accès à certains postes dans l’administration publique et dans les corps armés, renforçant un sentiment de marginalisation. Selon Madame Ngou, cette situation est parfois alimentée par des discours politisés, particulièrement en période électorale, où certains slogans excluent des groupes entiers de responsabilités publiques.
« Il est temps que chaque Gabonais voie en l'autre son semblable, au-delà de l'ethnie ou de la région d'origine », a affirmé Mme Ngou. Son discours appelle à une prise de conscience collective sur la place de chaque ethnie dans le pays, rappelant que le Gabon appartient à tous ses enfants, comme en témoigne l'hymne national, La Concorde : "Le Gabon est le pays de nos ancêtres".
Le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) se trouve en position de lancer des réformes qui, au-delà des changements politiques, pourraient renforcer l'unité nationale. Dans cet esprit, la transition actuelle est perçue par beaucoup comme une occasion de construire une société plus juste et inclusive, où aucune ethnie ni région ne revendique de supériorité sur l’autre.
Honorine Ngou a rappelé que les tensions ethniques mal gérées peuvent avoir des répercussions graves, comme l'ont démontré les crises dans plusieurs pays voisins. "La paix et la prospérité ne peuvent être atteintes que si les préjugés ethniques sont effacés et si les Gabonais travaillent ensemble", a-t-elle déclaré.
Pour certains observateurs, la position d’Honorine Ngou reflète une nécessité d'adopter des politiques inclusives, qui mettent en avant l'égalité des chances et la méritocratie. En favorisant l’unité, le CTRI pourrait marquer un tournant historique pour le Gabon, enracinant la vision d’une société où la diversité n’est pas seulement tolérée, mais célébrée comme un atout.
Mme Honorine Ngou a insisté sur le fait que le développement du Gabon dépend de la capacité des Gabonais à dépasser les divisions ethniques et à œuvrer ensemble pour le bien commun. Alors que le pays aspire à un "essor vers la félicité", son message résonne comme un appel à une réflexion profonde sur l’identité gabonaise et sur l’importance de l’unité pour garantir un avenir prospère pour tous.
Très belle initiative à laquelle j'adhère totalement. Nous avons des choses à nous dire et nous avons surtout un grand héritage en commun d'où la nécessité de mieux nous connaître.
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