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L’Etat ferme le robinet, le groupe privé Ceca-Gadis s’effondre !

IMG Michel Essonghé ex patron du groupe Ceca-Cadis.

Un scandale ! Le mot n’est sûrement pas assez fort pour qualifier ce qui se passe actuellement au sein du groupe Ceca-Gadis.  Ce groupe  privé spécialisée dans le commerce agroalimentaire a récemment annoncé sa décision de fermer 43  magasins de proximité, réduisant ainsi le réseau de 103 à environ 60 points de vente sur l’ensemble du territoire.  

 

C’est Isabelle Essonghe, l'administratrice-directrice générale de Ceca-Gadi qui a annoncé cette nouvelle dans une interview qu’elle a donné au quotidien l’Union. La fille de Michel Essonghé ( ex patron du groupe) a relevé que cette décision découlait des résultats financiers catastrophiques exacerbés par la suppression des aides de l'État depuis 2018. "Nous ne pouvons plus compter sur l'État pour nous soutenir," a-t-elle  indiqué.   Un argumentaire qui ne convainc personne dans l’opinion, surtout pas les employés qui sont désormais menacés par un vaste plan de licenciements. 

 

Comment expliquer qu’un groupe qui a bénéficié des années durant du soutien financier de l’Etat alors que ses prix des produits  sur le marché n’ont pas été toujours les plus bas, soit dans une telle difficulté ? Les aides apportées à l’Etat ont-elle réellement servi à l’expansion du groupe ou ont-elle servi à l’enrichissement de la famille Essonghé et aux autres actionnaires de la structure ?

 

Les raison fusent sans que la direction ne daigne apporter des réponses pertinentes à cette tragédie. Isabelle Essonghe veut, par contre faire croire, que la survie de Ceca-Gadis passe par une  restructuration du réseau de magasins. Non sans, au passage, pointer « une concurrence acharnée du secteur informel, qui met en péril l’existence même de l’entreprise et de ses 2 000 employés. »

 

Mais tout cela c’est du pipo ! Les raisons de la déchéance du groupe sont bien plus profondes. Il faut remonter à la descente aux enfers du père Essonghé pour saisir la complexité de ce dossier.

 

Le groupe CECA-GADIS qui est devenu à force d’investissement,  le leader local dans la distribution avec  104 magasins et des installations commerciales à Sao-Tomé n’est pourtant pas une entreprise créée par Michel Essongue, encore moins une entité reçue en héritage. Loin de là.  CECA-GADIS n’est autre que la version moderne de la  Caisse d’exploitation commerciale africaine qui fut une compagnie coloniale  créée en 1933 et  rachetée par l’Etat gabonais en 1962. Quelques années plus tard, en 1967, l’Etat gabonais va se désengager  en laissant sa part à des investisseurs privés regroupés au sein d’une holding appelée GAGEPAR. C’est cette entité, dont les propriétaires ne sont pas connus du grand public, qui va désormais récupérer  les parts de l’Etat, à hauteur de 75%, dans le groupe.  C’est de là va émerger la figure de Michel Essongue comme étant le véritable patron de CECA-GADIS. 

L’ex conseiller des présidents Omar et Ali Bongo va, par sa position,  travailler à maintenir les aides de l’Etat à son  groupe. Son éviction de la présidence de la République, au lendemain du coup d’Etat des militaires,  s’avère être le début de la rigueur et la transparence dans le groupe. Pour  preuve, cinq mois après sa prise de pouvoir, le Général Brice Clotaire Oligui  Nguema va demander à l’Etat de récupérer 35% des parts dans le groupe CECA-GADIS.

 

Le communiqué de la présidence de la République  indiquait   que cette opération s’inscrivait  dans une démarche visant à  «  lutter farouchement contre la corruption et restaurer l’intégrité financière dans la gestion des affaires publiques. » Autrement dit, il ne s’agit pas pour l’Etat gabonais d’acheter des parts dans une entité privée mais de récupérer  un bien qui lui a été volé d’où l’expression «  restaurer l’intégrité financière ».

 

 

 

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