Autrefois, pilier de l’assurance au Gabon, Ogar Vie semble ne plus respecter ses engagements auprès de ses nombreux clients. Une enquête a démontré que, depuis plusieurs années, l’entreprise de feu Edouard-Pierre Valentin peine à régler plusieurs sinistres. Une situation qui cause du tort à d’autres maisons d'assurances.
Leader de l’assurance au Gabon, le Groupe Ogar Vie compte à son actif plus de soixante années au service du Gabon et de l’Afrique. Cette société, créée en 1988, par Edouard Valentin, va, très vite, devenir la première compagnie d’assurances vie au Gabon et septième dans l’espace CIMA. Sauf qu’après le décès d’Edouard-Pierre Valentin, à l’âge de 80 ans, l’empire mis en place par le père de la première dame, Sylvia Valentin Bongo Ondimba, commence à vaciller.
L’entreprise est, ces dernières années, accusée, par plusieurs de ses clients et autres prestataires, de bloquer les procédures de règlement des sinistres, au point de donner l’impression qu’il y aurait une crise de liquidité. Pire, alors que les plaintes se multiplient partout dans le pays, l’entreprise, qui est désormais aux mains des enfants Valentin, se complait dans le silence.
Le calvaire d’un assuré
B.B.M, un compatriote, rencontré par notre rédaction, fait la genèse du calvaire enduré depuis plus d’un an. Propriétaire d’un véhicule assuré dans l’entreprise Nsia, son véhicule est victime d’un accident de la circulation, en novembre 2021. Il va, dès le soir du sinistre, débuter la procédure, pour que son sinistre soit connu de sa maison d’assurances, afin d’être remboursé au plus vite. Constat de police, transmission dudit constat à la maison d’assurances par la préfecture de police, rapport d’expertise de l’expert dépêché, montant des dégâts établi… toutes les pièces sont réunis, pour que ce jeune gabonais touche un peu plus d’un million de Fcfa.
Sauf que le temps passe, sans que son assurance daigne procéder au remboursement. Pour cause, la société Ogar Vie, qui est la société d’assurances du véhicule ayant causé l’accident, tarde à payer le chèque envoyé par Nsia. Or, indique un expert, une fois, le montant des dégâts est connu, le reste n’est qu’une question de temps, pour que le sinistré puisse rentrer en possession de ses fonds.
Sauf que la logique a fait face à la désolation pour tous les sinistrés qui doivent se faire indemniser par Ogar Vie. Cette société a, désormais, toutes les peines du monde à respecter ses engagements vis-à-vis de ses clients. « Nous avons ce problème avec Ogar Vie. Chaque fois qu’un de nos clients a un litige avec un assuré de cette compagnie, c’est le calvaire pour ce dernier », explique un agent de Nsia Gabon au compatriote victime du sinistre.
Et un autre de poursuivre : « Vous n’êtes pas le seul. Beaucoup sont dans la même situation. Depuis plusieurs années, Ogar Vie a du mal à payer régulièrement les sinistres. Cela nous dérange, lorsque nous nous retrouvons dans l’incapacité de satisfaire un de nos clients ».
Un responsable d’une maison d’assurances concurrente va plus loin : « C’est une situation qui dure, depuis longtemps, mais personne n’a jamais prêté attention. Ogar Vie profite bien de son statut qui est celui d'appartenir à la famille de la première dame. Sauf qu’aujourd’hui, elle fait face à plusieurs litiges qui ont des conséquences sur les clients des autres compagnies d’assurances ». Bizarrement, la Direction nationale des assurance (DNA) ainsi que la CIMA restent silencieuses devant cette arnaque à ciel ouvert.
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