Jean-Noël Eya Ndong a du souci à se faire. Le Syndicat des agents du Centre national des œuvres universitaires (Synoug) est prêt à paralyser le fonctionnement de l’entité dont il a la charge, pour obtenir au plus vite des réponses satisfaisantes aux revendications posées sur la table en plus des éclaircissements sur la gestion du Centre national des œuvres universitaires (Cnou). Dans une correspondance envoyée au ministre de l’Enseignement supérieur, Pr Patrick Mouguiama-Daouda, les partenaires sociaux informent qu’à la suite de l’assemblée générale tenue, le 15 juillet 2022, « il a, clairement, été identifié des points qui confirment la gestion scandaleuse du CNOU ». Notamment les multiples violations des dispositions légales, la mauvaise gestion des ressources financières ainsi que des ressources humaines et du patrimoine.
Si l’actuel Directeur du CNOU n’a pas daigné donner des suites aux griefs portés par le bureau du Synoug, les syndicalistes n’ont pas manqué de fustiger dans le courrier envoyé au ministre de tutelle le fait que ce dernier, en violation des textes, décide de conduire, sans l’aval du Conseil d’administration, des missions qui ne relèvent nullement de son champ de compétence. C’est le cas du parrainage des promotions de l’Ecole nationale supérieure (ENS) avec des financements alloués pour la restauration des étudiants.
Face à cette charge, le DG du CNOU n’a rien trouvé de mieux que de lancer une sorte de chasse aux sorcières à l’encontre des syndicalistes. Ce qui explique l’exigence faite par lui que chaque membre du Synoug fasse parvenir à la direction des informations à caractère personnel (lieu de résidence, quittance SEEG, photos d’identité…). Des intimidations qui sont loin de faire reculer le Synoug. Bien au contraire, le Synoug dénonce, en outre, le fait que le DG procède à l’élargissement du champ de compétence du CNOU dans des structures de formations professionnelles, alors que la structure a déjà du mal à satisfaire aux besoins des étudiants des établissements publics. Le tout sans autorisation du Conseil d’administration.
La gestion des finances n’est pas en reste dans les griefs soulevés à l’encontre de Jean-Noël Eya Ndong. « La mauvaise gestion des subventions allouées par le gouvernement dans la mission de la restauration des étudiants. Comment comprendre qu’au mois d’avril 2022, alors que le gouvernement a alloué un montant conséquent à la structure, le CNOU continue de servir des morceaux de pain et des boîtes de sardines aux étudiants de manière régulière et en quantité insuffisante (université Omar Bongo 40 sandwichs par jour). » Pire, poursuit le Synoug, le CNOU ferme ses portes en période d’examen, en laissant les étudiants croupir.
La gestion du patrimoine
Le Synoug ne s’arrête pas là. Il fustige la réforme irrégulière de la totalité du parc automobile. « Comment comprendre qu’en l’espace de cinq mois en fonction, un Directeur général sortant mette en réforme la quasi-totalité du parc automobile », peste Felix Edande-Ekore, président du Synoug. Non sans regretter la non-affectation des espaces de travail à plusieurs responsables de l’administration et les actes de vol de matériels (plus de 100 splits démontés au pavillon F à l’UOB.)
Le départ du DG exigé
Face à autant d’incurie dans la gestion de la maison CNOU, le Synoug demande les départs sans condition de l’actuel directeur général et de la directrice en charge des ressources humaines, la mise en demeure du contrôleur budgétaire, la suspension de tout paiement de salaire à l’agence comptable, tant que les situations ne sont pas clarifiées, la justification détaillée de l’utilisation de la subvention allouée par l’Etat, l’harmonisation des primes.
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