Exploitation du bois : Citation directe à l’encontre des dirigeants de SBG

SBG accusée d'escroquerie.

Alors qu’elle a reçu plus de 30 millions de Fcfa pour la livraison du bois, la société forestière SBG n’a pas, à ce jour, respecté ses engagements. Conséquence, son partenaire, Trams Lumber Trading Co, a porté plainte contre elle pour abus de confiance. Mais curieusement, le dossier est, depuis lors, resté sans suite, du fait que les personnalités au sein de l’appareil judiciaire mettent tout en œuvre, pour que les dirigeants de SBG ne soient pas déférés en plus de procéder au remboursement de l’argent perçu. Enquête.

L’affaire fait grand bruit dans le milieu judiciaire gabonais. Super Bois du Gabon (SBG), société forestière domiciliée à Kango, est accusée d’abus de confiance. Conséquence, les responsables de cette société, à l’instar de l’homme d’affaires Léon Ming Ming et son épouse Fiona, ont reçu, le 28 août dernier, une citation directe en correctionnelle de la part de l’Indien Einstien D’Cruz, responsable et représentant de la société Trams Lumber Trading Co. Comment en est-on arrivé-là ?

Tout débute le 23 mars 2021, Super Bois du Gabon (SBG), société chinoise appartenant au groupe IVY Group Limited, signe un contrat commercial international avec la compagnie Trams Lumber Trading Co, qui a son siège social en République du Koweit. Dans ledit contrat, il est convenu que la société IVY Group Limited doit acheminer du bois d’Okoumé fourni par sa succursale, la SBG, vers le port du Koweit Shwaba ou celui de Shumaikh. Il est, en outre, convenu que la SBG devrait délivrer le bois, deux mois après la signature du contrat et après avoir reçu, de Trams Lumber Trading Co, une avance de 30 % de la somme demandée, le reste devant être versé après la livraison du bois aux ports suscités.

Le 1^er avril 2021 Trams Lumber Trading Co procède au premier virement d’argent. Sur les 109 millions 449 mille 104 Fcfa exigés par la SBG comme montant global de l’achat du bois, la société verse le montant de 32 millions 818 mille 322 Fcfa. Une somme correspondant à 30 % de la somme demandée par la SBG. La transaction a lieu via la banque Orabank. Les 32 millions de Fcfa sont perçus par Madame Fiona, comptable de la SBG, par ailleurs épouse de Léon Ming Ming. Sauf que le temps passe et le bois n’arrive toujours pas au port du Koweit. Mieux, en dépit des multiples relances des responsables de Trams Lumber Trading Co, Léon Ming Ming ne va pas donner de suite à la requête de ses partenaires.

Las d’attendre, Trams Lumber Trading Co va dépêcher sur Libreville un de ses responsables, en l’occurrence l’Indien Einstien D’Cruz. Après d’autres interpellations sans réponse des dirigeants de la SBG, le représentant de Trams Lumber Trading Co n’a pas d’autre choix que de porter plainte contre cette société.

Les magistrats sont-ils complices de cette escroquerie ?

Sauf que plusieurs mois après sa plainte, Léon Ming Ming, bien qu’ayant reconnu les faits qui lui sont reprochés, cavale toujours en liberté. L’homme d’affaires peut compter sur des magistrats très peu enclins à lire le droit, mais plutôt porté sur les intérêts du ventre. Ulcéré par les relations occultes entre l’accusé et les magistrats en charge du dossier, le plaignant va, immédiatement, saisir le Secrétaire général du ministère de la Justice. Si cette démarche va amener le substitut du procureur à lâcher un peu du lest, en renvoyant l’affaire en instruction, les enquêteurs vont, à leur tour, jouer la montre, en retardant expressément le suivi du dossier. L’oseille est-il passé par là ? Difficile d’en douter. D’autant que le représentant indien de la société n’aura même plus accès au substitut du procureur qui suit jusqu’ici le dossier. Pas de doute, il y a dans cette affaire la volonté d’étouffer la procédure judiciaire, ce aux dépens des intérêts de Trams Lumber Trading Co.

(Affaire à suivre…)