L’une des raisons qui a milité à la dissolution de la Task-force sur la dette extérieure, était l’arrivée au Gabon du Président de la République française, Emmanuel Macron. Les lobbies mafieux à la manœuvre ont convaincu Ali Bongo Ondimba de sacrifier une entité qui a pu épingler plusieurs entreprises françaises dans des affaires de surfacturation et de malversations financières, afin de faciliter l’arrivée en terre gabonaise du président français. Ali Bongo Ondimba, qui affiche un bilan désastreux après 14 ans au pouvoir, n’a pas fait la fine bouche. Le Chef d’Etat gabonais salive à l’idée de recevoir son homologue à Libreville le 2 mars 2023, donc à 5 mois d’une élection présidentielle qu’il sait tumultueuse pour lui.
Emmanuel Macron qui, tout au long de son premier mandat, a donné l’impression de ne pas vouloir s’acoquiner avec les dictateurs africains, notamment ceux de l’Afrique centrale, a, depuis lors, revu sa grille de valeurs. En perte de vitesse dans plusieurs pays d’Afrique noire (Le Mali, La République Centre africaine, La Guinée Conakry et le Burkina-Faso) la France manœuvre pour renforcer son hégémonie en Afrique centrale et notamment au Gabon.
Les préoccupations liées à la préservation du climat ne sont donc que des fumeux prétextes, pour que Macron vienne donner un coup de main diplomatique à son ami, Ali Bongo Ondimba. Rien d’autre. C’est d’ailleurs, fort de cette escroquerie politique, que le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) s’est fondu d’un communiqué dénonçant « une nouvelle fuite en avant d’Ali Bongo Ondimba. Lequel, au lieu de présenter au peuple gabonais le bilan de son deuxième mandat à la tête du Gabon, cherche à le distraire à travers l’organisation d’un sommet censé lui donner une certaine crédibilité (sic) ».
Le RPM n’a pas manqué de rappeler à Macron que le Gabon n’est pas malade de son climat, mais plutôt de sa démocratie. Par conséquent, l’organisation de ce sommet vient masquer les atteintes à la démocratie et autres violations des droits de l’homme perpétrées par un régime qui s’est imposé par la force et demeure en perte perpétuelle de légitimité.
Le ton donné par Hugues Alexandre Barro Chambrier et les siens a eu une résonance au sein de la société civile libre. Comme en 2013 où ils avaient organisé un contre-forum au New York Forum Africa organisé par le sulfureux homme d’affaires français, Richard Athias, les membres de la plateforme des « Indignés » envisagent se saisir de cette opportunité pour dénoncer à la face du monde les meurtres perpétrés en 2016 par le régime Bongo-PDG. Les coups d’Etat électoraux, les enlèvements, l’emprisonnement des acteurs de la société civile libre, la pauvreté, les règlements de comptes… sont, entre autres, les sujets qui seront évoqués par les membres de la société civile libre gabonaise. Avec les feux des projecteurs braqués sur le Gabon, ce contre-forum aura, sûrement, plus de résonance et d’impact médiatique que le 5e sommet Open Planet sur le climat et la biodiversité. Ça promet !
Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires