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Démissions en cascade au sein du PDG : Jonathan Ndoutoume Ngome quitte, à son tour, le bateau

IMG Jonathan Ndoutoume Ngome claque les portes du PDG.

A ce rythme de démissions, le Parti Démocratique Gabonais (PDG) n’aura plus comme militant qu’Angélique Ngoma, qui a accepté, un peu naïvement, les charges de Secrétaire générale. D’ailleurs, l’ex-Ministre de la Défense dans le gouvernement d’Ali Bongo Ondimba passe la plupart de son temps à Louis (siège du parti) à enregistrer les lettres de démission des militants de l’ex-parti au pouvoir. La dernière en date fut celle de Jonathan Ndoutoume Ngome.

 

L’ex-Ministre délégué aux Affaires sociales et à la Santé, qui occupait le poste de Membre du bureau politique (MBP) pour le compte de l’Okano, a fait parvenir au bureau du parti sa lettre de démission non sans en donner les raisons. Dans un article paru dans le Mbandja, Jonathan Ndoutoume Ngome estime qu’il n’a pas « à subir à la place de certains acteurs qui ont détruit ce pays pendant près de 30 ans et qui se retrouvent blanchis au détour d’un changement de parti et de bord politique sans un droit d’inventaire pour les crimes en tout genre commis contre ce pays et ses populations ».

 

Si l’argument avancé par l’Enseignant-Chercheur de Géopolitique à l’Université Omar Bongo tient la route, on peut lui rétorquer qu’il est d’abord victime de sa versatilité politique. Bien que brillant sur le plan intellectuel en plus d’être un rhéteur hors pair, Jonathan Ndoutoume Ngome est une girouette politique, un homme qui prend position en fonction des intérêts de son ventre et non par conviction. On se rappelle qu’en 2016, celui qui fut porte-parole du candidat Jean Ping a retourné sa veste pour un poste au gouvernement d’Ali Bongo Ondimba. Si son entrée au PDG est consécutive à la fusion-absorption de Démocratie nouvelle par le PDG, il n’en fut  pas moins un redoutable défenseur d’un régime qui a conduit le pays à la ruine.

 

Cet ancien membre du Conseil municipal de Mitzic ne manquait pas d’arguments pour justifier, expliquer et convaincre l’opinion de ce qu’Ali Bongo Ondimba menait une politique de réformes qui allait mener le pays vers l’émergence. La bouche bien pleine des millions de FCFA d’Ali Bongo Ondimba, Jonathan Ndoutoume Ngome avait préféré fermer les yeux devant la forfaiture au sommet de l’Etat marquée par la régence du pouvoir par des personnes qui n’avaient ni mandat, ni légitimité.

 

Quand la Young Team pillait les caisses de l’Etat, l’Enseignant-Chercheur des universités, pourtant apprécié pour sa liberté de ton, décidait de regarder ailleurs. Casé comme Conseiller du Directeur général de la Caistab après son éviction du gouvernement, l’ex-MBP du PDG se la coulait douce. Comme beaucoup d’autres, Jonathan Ndoutoume Ngome n’a pas hésité à s’aplatir devant la Young Team pour s’assurer des fins de mois paisibles.

 

Pour sauver en quelque sorte-ce qui lui reste de crédit politique, l’ex-membre du gouvernement d’Ali Bongo Ondimba fustige le fait que le dialogue national d’avril dernier (auquel il a pris part d’ailleurs en tant que commissaire dans la sous-commission bien-être social) place la borne chronologique de 2016 à 2023 pour ce qui est des sanctions d’inéligibilité des responsables du PDG, en voulant faire passer pour pertes et profits les périodes de 1993, 2009 et 2016. Une belle stratégie pour noyer la responsabilité des actes posés par la Young Team et ses alliés. On pourrait, si l’on suit la logique de Ndoutoume Ngome, remonter aux violences, assassinat et arrestations arbitraires de 1990 qui ont débouché à la conférence nationale et à l’avènement du multipartisme sous le règne d’Omar Bongo. On pourrait, par la même occasion, faire le procès de tous les apparatchiks du régime Bongo/PDG. C’est utopique !

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