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Délestages au Gabon : la SEEG, maître incontesté des ténèbres

IMG La SEEG décriée quant à la qualité de ses services.

On dit souvent que l'électricité est un symbole de progrès. Au Gabon, elle est surtout devenue un mythe, entretenu avec passion par la SEEG, qui s’illustre désormais comme un véritable artisan de l’obscurité. Entre délestages chroniques, promesses non tenues et une gestion qui frôle la parodie, la SEEG offre un spectacle aussi dramatique qu’hilarant, si ce n’est qu’il se joue dans le noir.

 

Un chef-d'œuvre d'inefficacité

 

Alors que la SEEG annonce fièrement le déploiement de nouveaux compteurs électriques dans le Grand Libreville, les habitants se demandent : faut-il installer ces compteurs sur des lampes à pétrole ou directement sur des bougies ? La lumière, cet insaisissable luxe, n’éclaire plus que les communiqués dithyrambiques de la société. « Nous visons une meilleure qualité de service », clame la SEEG. Traduction pour les initiés : préparez-vous à plus de coupures, mais cette fois avec un compteur flambant neuf pour les comptabiliser.

 

Pendant ce temps, dans les foyers, c’est la débrouille. « J’ai acheté un groupe électrogène, mais entre le prix de l’essence et les réparations, je me demande si je ne vais pas me reconvertir en vendeur de lampes-tempêtes », plaisante un habitant d’Akanda. D'autres, moins chanceux, redécouvrent avec nostalgie les joies du feu de bois et des veillées à la bougie, comme au bon vieux temps... mais sans le folklore.

 

Des techniciens ou des illusionnistes ?

 

La SEEG semble également avoir formé une nouvelle génération de prestidigitateurs. Ces techniciens, experts en disparition, arrivent sur place, jettent un coup d’œil désintéressé, prennent quelques notes sur leur carnet invisible, et repartent sans laisser de trace. « Ils m’ont promis de revenir installer mon compteur. C’était il y a trois mois. Depuis, je pense qu’ils se sont perdus dans une dimension parallèle », ironise un résident de Nzeng-Ayong.

 

Et quand, par miracle, les techniciens interviennent, c’est souvent pour produire des installations si aléatoires que même un court-circuit pourrait hésiter à passer par là. Mais soyons clairs : tout ceci est certainement calculé, dans un effort évident de maintenir les usagers dans un suspense électrisant.

Une éthique... éclairée ?

Cerise sur le gâteau, la SEEG a rappelé dans son dernier communiqué que ses agents ne sont pas autorisés à recevoir de l’argent. Une règle que certains clients découvrent à leurs dépens, après avoir financé quelques "frais de déplacement" ou "gratifications". Mais pourquoi s’indigner ? Ce n’est pas tous les jours qu’on peut sponsoriser une incompétence d’une telle ampleur.

 

Quand l’avenir vacille comme une ampoule

 

À ce rythme, on se demande si la SEEG n’envisage pas d’élargir son domaine de compétence en organisant des séances d’initiation à la survie sans électricité. Après tout, qui mieux qu’elle pour enseigner l’art de vivre dans l’ombre ? En attendant, les Gabonais, habitués à faire contre mauvaise fortune bon cœur, continuent d’espérer.

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1 Commentaires

Paul-Marie MADOUNGOU - Jan 14, 20:35

Très bon texte. Je daccorise.


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