Ils n’accordent aucun crédit à la campagne de sensibilisation lancée par la Cour constitutionnelle à 7 mois des élections générales. Mieux, au cours d’une déclaration rendue publique ce jeudi 9 février, le bureau du Rassemblement des patriotes républicains (RPR) a ouvertement fustigé le fait que depuis 30 ans cette entité soit « présidée par la même personnalité. » Une personnalité, en l’occurrence Marie Madeleine Mborantsuo, « affiliée par les liens familiaux et affectifs au président Ali Bongo Ondimba, fils d’Omar Bongo Ondimba. »
Cette filiation, poursuit le parti dirigé par Jean-François Ntoutoume Emane, est connue de tous les gabonais. Par conséquent, fustige le RPR, Marie Madeleine Mborantsuo doit faire l’objet d’une récusation citoyenne. Avant de s’interroger : « existe-t-il dans le monde, un président ou une présidente d’un conseil constitutionnel, d’une cour constitutionnelle ou d’une cour suprême qui soit resté autant d’années en fonction et qui soit familialement lié aux tenants du pouvoir ? »
Lors de cette déclaration le bureau du RPR n’a pas manqué de rappeler à 3M et les siens, qu’au-delà de la campagne de sensibilisation hypocrite menée dans le pays, les élections apaisées dépendent « de la vérité et de la justice de la proclamation des résultats réels sortis des urnes ». Or, indique ce parti politique de l’opposition, si au Gabon en ce 21e siècle, nous en sommes encore à discutailler, à disserter sur la transparence des votes, c’est qu’il y a une profonde crise politico-électorale que nous ne parvenons pas à résoudre.
Pire, rajoute le RPM, les élections démocratiques, transparentes et apaisées se fondent sur le respect de la loi, de la Constitution, la mère des lois. Or, les grossières violations répétées de la Constitution, la dénaturation répétitive de celle-ci par une cour constitutionnelle qui s’arroge souvent les prérogatives du constituant, et qui ne prend guère en compte les résultats réels des votes…ont installé dans notre société, à la fois un fort taux d’abstention et le rejet de la politique par une grande partie des gabonais.
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