Le 20 janvier dernier, le ministre des Affaires étrangères gabonais décède des suites d’un arrêt cardiaque. La nouvelle, qui tombe comme un couperet, surprend l’Exécutif et l’opinion tant rien ne présageait une telle tragédie. Michaël Moussa Adamo, qui rentrait à peine d’une mission confidentielle au Congo-Brazzaville, où il a rencontré et diné avec Omar Denis Junior Bongo Ondimba, s’apprêtait à prendre part au Conseil des ministres. Sauf que, ce jour-là, c’est un homme visiblement exténué à la respiration quelque peu difficile et saccadée qui se rend à la salle d’attente du Conseil des ministres.
Ces deux ministres délégués (Yolande Nyonda et Herman Immongault), avec qui il échange des dossiers liés à leur département, le remarquent très vite. Les ministres délégués inquiets demandent à Michaël Moussa Adamo s’il n’est pas souhaitable qu’il ne prenne pas part aux travaux du Conseil des ministres pour aller se reposer. L’enchainement des missions en Guinée équatoriale et au Congo-Brazzaville est, sans doute, à l’origine du stresse respiratoire qui semble de plus en plus manifeste chez le ministre. Moussa Adamo promet à ses collaborateurs d’aller se reposer dès la fin des travaux du Conseil des ministres.
Quelques minutes, avant que les membres du gouvernement ne soient invités à faire leur entrée dans la salle du Conseil des ministres, le ministre des Affaires étrangères fausse compagnie à ses délégués pour la présentation immédiate d’un dossier au Président de la République. C’est en se rendant au cabinet d’Ali Bongo Ondimba que la détresse respiratoire de Moussa Adamo est de plus en plus forte. Il est, dans la diligence, secouru par le personnel de la présidence et évacué à l’hôpital d’instruction des armées qui se situe à neuf (9) kilomètres du Palais présidentiel.
Entre-temps, les travaux du Conseil des ministres ont débuté. Le Premier ministre, Alain Claude Bilié-By-Nze, constate l’absence de son ministre des Affaires étrangères et demande à Yolande Nyonda de faire la présentation de l’état du monde (un exercice auquel est soumis le ministre des Affaires étrangères lors de chaque Conseil des ministres). Yolande Nyonda s’exécute en ne sachant pas que son chef hiérarchique vient de rendre l’âme. La prise en charge rapide des médecins n’a pas suffi à sauver la vie au ministre. Vers 12 heures 30 minutes, la nouvelle se répand dans l’ensemble du pays. Alain-Claude Bilie-By-Nze fait dans l’urgence un communiqué pour annoncer officiellement la mort du ministre des Affaires étrangères, tout en précisant que le membre du gouvernement a été victime d’un malaise cardiaque.
Le ministre était-il malade ?
C’est la question qui hante les esprits. Rien ne laissait présager d’une telle dégradation de l’état de santé de ce fils de l’Ogooué-Ivindo et encore moins cette issue fatale. Dans une vidéo très vite devenue virale, l’activiste Stéphane Zeng informe que le ministre avait, il y a quelques années, subi une grosse intervention chirurgicale au niveau du cœur. Et qu’à l’issue de celle-ci, les médecins avaient recommandé au ministre beaucoup de repos et d’occuper des fonctions moins stressantes. Michaël Moussa Adamo risquait des malaises à tout moment, poursuit Stéphane Zeng. Entre la grève aux Affaires étrangères, la pression médiatique, l’accumulation des missions diplomatiques, le ministre des Affaires étrangères était dans une situation de pression visiblement insoutenable pour son état de santé.
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