Le personnel de IAI lors de la déclaration au micro de Gabonews.
Qui pourra mettre fin à la longue descente aux enfers de l’Institut africain d’informatique (IAI) ? Les ministres passent, les réunions de crise sont organisées, les descentes de terrain effectués, pour autant la situation demeure la même dans cet établissement supérieur sous régional. C’en est trop pour le personnel de l’établissement qui a décidé d’entrer en grève depuis le 09 janvier dernier. Les agents ont décidé d’arrêter toutes les activités, afin d’interpeller le gouvernement gabonais sur la nécessité urgente de trouver des solutions à une crise qui perdure.
La situation est d’autant plus grave, qu’à ce jour, le personnel cumul 30 mois de salaires impayés. Conséquence, les agents demandent les têtes des responsables de l’établissement qu’ils accusent de « gestion opaque » et de « détournement de fonds ». « Nous demandons le départ du coordinateur général et du RAF pour la mauvaise gestion. Parce que, actuellement, nous avons de l’argent dans les comptes mais qui est en train d’être dilapidé par eux. Nous savons ce qui se passe. Nous avons la vérification des comptes. Aujourd’hui, nous pouvons avoir même un bon nombre de mois de salaire, mais ils sont en train de s’engouffrer eux-mêmes », a affirmé, la déléguée adjointe du personnel, Dominique Charbonnier, au micro de nos confrères de Gabonews.
Le personnel exige, en plus, la tenue en urgence d’un Conseil d’administration pour trouver des solutions à la crise. Pour ce faire, les agents ont adressé un courrier au ministre de l’Economie numérique, Jean-Pierre Doukaga Kassa, lequel est, par ailleurs, le président du Conseil d’administration de l’établissement. Que nenni ! Jean-Pierre Doukaga Kassa joue le mort, alors que la situation ne cesse de se dégrader. Une absence de réponse qui intrigue, surtout qu’au terme de la réunion, organisée le 12 janvier écoulé, entre le personnel et le ministre, ce dernier avait demandé à la direction d’IAI de produire un état de compte, afin que toutes les parties puisse avoir une visibilité de la gestion des fonds.
En réponse à cette exigence, la direction de l’établissement affirme que les caisses de l’institut sont vides. Faux ! Rétorquent les agents. Lors d’une déclaration, les agents grévistes affirment qu’en date du 31 décembre 2022, les comptes de l’établissement disposaient de plus de 35 millions de Fcfa. Mais au 25 février 2023, il ne reste que 18 millions de Fcfa après vérification du compte UGB. Les agents indiquent, en outre, détenir des documents faisant état d’un virement de 70 millions de Fcfa par l’Etat gabonais au titre de la subvention allouée chaque année à l’IAI.
« Nous ne voulons plus de cette administration. Nous en avons marre. Ils nous ont dit qu’il n’y avait plus rien dans les comptes, qu’ils partent, qu’ils nous laissent nous-mêmes gérer », ajoute la déléguée adjointe du personnel. Question : pourquoi le gouvernement gabonais ne diligente-t-il pas un audit pour faire le point de la gestion des finances ?
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