À la faveur d’un point presse donné le vendredi 11 novembre dernier, la Fédération des Collecteurs des Régies Financières (FECOREFI) a annoncé la convocation, cette semaine, d’une grande assemblée générale de décision des administrations collectrices des régies financières. Pas besoin de lire dans un marc de café pour imaginer l’issue de cette assemblée générale : la paralysie.
D’ailleurs le bureau fédéral n’en a fait aucun mystère car, la quasi-totalité des agents est gonflée à bloc du fait de l’indolence, la roublardise mais surtout le mépris affiché par le gouvernement par rapport aux revendications posées.
Déjà dans une situation financière chaotique, le pays doit s’attendre à perdre des milliards. Pour rappel, une grève des régies financières entraîne, au bas mot, des pertes sèches de plus de 1 milliard de Fcfa par jour et une dislocation de la chaîne de collecte des recettes budgétaires nécessaires à l’exécution des politiques publiques impulsées par le Président de la République.
Des pertes financières énormes pour le pays
Question : Au moment où le numéro 1 gabonais ne ménage aucun effort pour relancer l’économie en s’appuyant sur la mobilisation des régies financières, le gouvernement s’autorisera-t-il une énième grève des mamelles de l’Etat ?
Tout semble indiquer que oui. Sinon comment expliquer que ce gouvernement tienne le dialogue social en aversion. Au point que depuis la menace de grève, les ministres concernés par le dossier ne daignent appeler les partenaires sociaux à la négociation afin d’éviter la crise qui s’annonce. Les membres du gouvernement auraient-ils des agendas cachés ? Ces ministres travaillent-ils de l’intérieur pour faire tomber Ali Bongo ?
« Pendant que le climat social est en ébullition, l’inflation galopante, l’accès aux besoins primaire pratiquement impossible, voilà qu’ils ( les ministres) poussent les mamelles de l’Etat dans la rue. Comment le Plan d’Accélération de la Transformation (PAT) s’exécutera sans marge de manœuvre financière interne ? », Interroge un directeur général dépité. A raison d’ailleurs, à quelques jours du mouvement de grève, les agents dans les administrations des Douanes et des Impôts sont dores et déjà démobilisés.
« Il ne fait l’ombre d’aucun doute, les agents sont exténués du fait du mépris qu’affiche le gouvernement à leur endroit. C’est avec la colère en bandoulière qu’ils attendent vivement cette assemblée générale pour voter à l’unanimité une grève générale dure. » indique une source syndicale.
Approché, la Fédération des Collecteurs des Régies Financières déclare ne plus rien comprendre à l’attitude de certains ministres impliqués dans la question. « Le 11 avril dernier, nous avions déclaré, lors de notre point presse, que c’était le calme avant la violente tempête qui va s’abattre sur les régies financières par la seule volonté du gouvernement qui brille par un silence méprisant et une indolence sans nulle pareille, nous y sommes » soulignait le bureau de la FECOREFI.
Or, à ce jour, les syndicalistes avaient décidé d’observer, dans le silence, la capacité du gouvernement à respecter, non seulement, ses propres engagements librement contractés mais aussi et surtout sa réelle volonté de ramener l’accalmie et la sérénité. Mais à la lecture et à l’analyse du point de presse du vendredi 11 novembre dernier c’est le désenchantement. « Les partenaires sociaux ont réellement joué leur partition pour asseoir une accalmie malgré l’accumulation des impayés des arriérés de prime et le flou autour de la prime spécifique ainsi que de l’application du nouveau décret signé par le Président de la République, Chef de l’Etat notamment le décret n°0160/PR/PM du 30 juin 2022. », relevait à nouveau le bureau de la Fecorefi.
Une chose est sûre, la grève qui s’annonce fera très mal aux caisses de l’Etat et le Gouvernement assumera la responsabilité de ce gouffre.
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