Brice Clotaire Oligui Nguema va lancer son parti le 5 juillet 2025. Et comme par miracle, les cimetières politiques s’ouvrent, les cercueils s’entrebâillent, et voilà les anciens morts-vivants du système Bongo qui rampent à nouveau vers la lumière… ou plutôt, vers les postes, les marchés publics, et les sièges électoraux.
Bienvenue au bal des vautours.
Ils s’appellent anciens ministres, ex-députés, transfuges du PDG, traîtres de l’Union Nationale ou recyclés de l’opposition. Ils ont tous un point commun : ils n’ont ni colonne vertébrale, ni dignité, mais un flair imparable pour sentir d’où souffle le vent du pouvoir. Aujourd’hui, ils ne parlent que d’un seul homme : Oligui. Hier encore, ils faisaient l’éloge d’Ali Bongo. Avant-hier, ils citaient Omar comme le Messie. Demain ? Ils acclameront qui leur paiera un billet d’avion en business.
Ces gens-là n’ont ni conviction ni honte. La politique pour eux, ce n’est pas un engagement, c’est une carrière. Un gagne-pain. Une rente. Ils vendraient leur grand-mère si elle pouvait leur garantir un strapontin au Sénat.
Le lancement du Parti? Un prétexte. Une mise en scène. Un cirque. On repeint la façade d’un vieux bâtiment lézardé, on change la pancarte, et on fait croire qu’on construit du neuf. Alors qu’au fond, c’est la même bande de prédateurs qui revient, simplement déguisée avec de nouveaux t-shirts, de nouveaux slogans, et un vernis de patriotisme de pacotille.
La stratégie est simple : s’infiltrer dans la "nouvelle formation maison Oligui" comme on s’infiltrait jadis dans le PDG, pour continuer à sucer la République jusqu’à l’os. Ils parleront d’espoir, de refondation, de rupture… Mais ce sera comme d’habitude : une illusion de renouveau pour mieux prolonger le règne des indésirables.
Et pendant ce temps, la jeunesse regarde. Une jeunesse à qui l’on refuse les listes électorales, à qui l’on ferme les portes, pendant qu’on les rouvre aux dinosaures aux dents longues et aux langues fourchues.
Ironie du sort : dans ce pays, la retraite politique est un tabou, pire qu’un cancer. On s’accroche jusqu’à la dernière cartouche, quitte à faire campagne en déambulateur. On veut mourir élu, être enterré avec son écharpe tricolore et son passeport diplomatique.
Oligui, lui, connaît la musique. Il a vu défiler les courtisans, les faussaires, les faiseurs de promesses. Il les connaît par leurs dossiers, leurs trahisons, leurs sourires intéressés. Reste à savoir s’il aura le courage de leur claquer la porte au nez ou s’il leur laissera bâtir sa maison sur du sable politique. Le Gabon mérite mieux que ce carnaval d’opportunistes en quête de rédemption médiatique. Il mérite une vraie rupture. Pas un recyclage de la médiocrité.
Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires