Plus rien ne va dans cette entité.
Incapable de sortir la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale de ses difficultés, le gouvernement envisage de dissoudre cette entité pour créer une autre. Une incongruité que seuls les initiateurs de ce projet comprennent. Le tout dans un contexte de crise avec le déclenchement d’un mouvement de grève par les agents.
Plus rien ne va au sein de la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII). Les agents de cette entité ont déclenché un mouvement de grève le 31 juillet dernier pour exiger le paiement de 17 mois d’arriérés de salaires et fustiger la gestion calamiteuse de cette entité par Carl Ngueba et les siens. Les agents dénoncent en plus le paiement des salaires de manière séquencée. Non sans fustiger l’absence du minimum nécessaire de travail (encre et des équipements de protection individuelle (Epi). Ce qui serait à l’origine de nombreux accidents enregistrés, poursuivent-ils.
Et comme si cette situation n’était pas déjà assez désastreuse, ils accusent la direction générale de procéder à des recrutements alors que la même direction a du mal à faire face aux exigences salariales des agents actuellement en poste.
Une liquidation de la boîte en réflexion
Seule compagnie de navigation et fluviale publique au Gabon, la CNNII pourrait mettre d’ici peu la clé sous le paillasson. C’est en tout cas l'information qui circule dans les couloirs de cette entité située au Port môle de Libreville. Selon des indiscrétions, la CNNII pourrait être dissoute, pour être remplacée par la création d’une société publique, tout aussi maritime et fluviale. Mais pour le personnel de cette entité, il s’agit d’une incongruité que seuls les initiateurs de ce projet peuvent comprendre, « Alors qu’il suffit tout simplement de remettre sur les rails, la CNNII, en injectant des moyens financiers ».
A quoi a servi le milliard de Fcfa décaissé il y a trois ans ?
A la tête de la CNNII, Carl Ngueba avait bénéficié d’une enveloppe d’un milliard de Fcfa sortie du Trésor public pour restructurer cette entité. Mais seuls quelques travaux ont été effectués sans suite. Alors même que le personnel réclamait des arriérés de salaire, l’actuel Directeur général avait souligné que cet argent n’était pas prévu pour les salaires, mais pour la restructuration de l’entité. Or, force est de constater que plus de trois ans après, rien n’a été fait. Alors qu’il avait été annoncé la mise en carnage des navires, le Setté Cama et autres, jusqu’à ce jour, aucun navire n’est toujours opérationnel.
Conséquence, la CNNII est obligée de procéder à la location de navires, dont la sécurité ne rassure pas les usagers. Face à une absence de navires, plusieurs compagnies privées, profitant de cette situation ont décidé d’augmenter le prix du billet Libreville-Port-Gentil.
Achat de deux navires
Un projet de loi vient d’être élaboré par le gouvernement pour permettre à l’Etat de procéder à un nouvel emprunt, voire à l’achat de deux navires pour le compte de la future compagnie. Toute chose qui laisse perplexe les agents, qui pensent que le gouvernement n’a pas véritablement la tête à résoudre le problème de la CNNII.
Questions : la future compagnie ne viendra-t-elle pas aussi éprouver les mêmes difficultés ? Quel avenir pour le personnel de la CNNII, en cas de fermeture ?
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