TOP INFOS GABON | Tensions sociales au sein du Groupe Mémo : « Il n’y a pas de main noire, mais des revendications légitimes ! »

Tensions sociales au sein du Groupe Mémo : « Il n’y a pas de main noire, mais des revendications légitimes ! »

par BITOLI Valérie - 08 Nov 2023, 13:31 1081 Commentaires

Les agents du Groupe Memo lors d'un site-in.

Accusés par certains membres de la direction de l’entreprise d’être instrumentalisés à des fins obscures, les agents du Groupe Mémo récusent cet argumentaire et rappellent que leur mouvement de grève n’est porté que par des revendications légitimes.

Y-a-t-il une main noire derrière les agents ? Qui en veut à la direction du Groupe Mémo ? Personne, si ce n’est la direction de l’entreprise qui rechigne à apporter des solutions aux revendications posées par les agents. Or, dans une sortie médiatique de certains responsables de la société spécialisée dans les métiers des services (transit, acconage, shipping, logistique, restauration, construction et gestion de bases vie…) et dont le propriétaire n’est autre que Michel Essonghe, les agents sont accusés d’être instrumentalisés à des fins obscures par une main noire.

Il n’en est rien, ont, immédiatement, rétorqué les agents. Pour ces derniers, il n'y a aucune main noire. « Nous ne subissons aucune pression. Nous ne sommes pas instrumentalisés. Ce que nous réclamons est un droit légitime, c’est-à-dire nos salaires et des meilleures conditions de vie et de travail. Nous subissons, depuis des années, des retards de salaire, pas de sécurité sociale à la CNSS, pas d’assurance-maladie. Il est donc normal que nous revendiquions ces droits. Surtout que cela avait été promis par la direction du groupe. Mais rien n’a été fait jusqu’à ce jour », s’offusque un agent totalement désemparé.

Bras de fer entre la direction et les agents

En effet, quelques jours, après le mouvement de grève des agents, relayé dans nos colonnes, la direction du Groupe Mémo a fait une sortie. Le directeur du personnel, Stenne Augustin Doupassou n’avait pas hésité à faire allusion à une grève qui tirerait ses origines des batailles politiques : « Ce n’est pas de la politique que nous faisons. Il s’agit d’une entreprise gabonaise. Nous espérons seulement qu’il n’y ait pas une espèce d’instrumentalisation derrière cela, sinon on ne comprendrait pas que le collectif rame ainsi à contre-courant, c’est-à-dire contre ses propres intérêts », a-t-il souligné.

Avant de reconnaître, tout de même, la légitimité des revendications posées sur leur table : « Nous avons effectivement péché, au départ, parce qu’il n’y a pas eu de communication. Mais cette communication, nous l’avons établie à partir du 05 octobre et ensuite par la désignation d’un médiateur qui devait rester en contact avec eux ». Et de poursuivre : « L’employeur a donné toutes les assurances et demandé au collectif et à l’ensemble du personnel de lui donner trois mois au plus pour ramener cette situation à la normale ».

Une sortie qui avait choqué le personnel du groupe qui rassure d’avoir entamé toutes les démarches avant de lancer son mouvement de grève. Mais au lieu d’éviter une grève des agents, la direction s’est plutôt lancée dans un bras de fer avec les personnels de l’entreprise. « Nous sommes intimidés, menacés de perdre nos emplois si nous parlons », a conclu un des agents.

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