Ce régime ne sera pas éternel. Il finira d’une manière ou d’une autre par s’écrouler. C’est pourquoi ceux qui y sont doivent, en toute chose, savoir raison gardée. Autrement dit, ne pas se servir de sa situation de pouvoir pour le mal, surtout à l’encontre des compatriotes qui ont commis le seul crime de défendre le pays et d’exiger une alternance démocratique au sommet de l’Etat. Le régime n’en a cure de ce message.
Conséquence, jusqu’à ce jour Jean Rémy Yama est détenu à la prison centrale de Libreville alors que le corps de son épouse est toujours à la morgue. Une situation devenue inacceptable pour la société civile et la famille de Yama. Lesquelles comptent organiser les obsèques de l’épouse du syndicaliste au plus vite. Pour ce faire, lors d’un récent point presse, le Révérend Pasteur Bruno Ngoussi appelé les populations gabonaises à un élan de générosité pour faire face aux dépenses liées au rapatriement de la dépouille et aux frais de la morgue au Sénégal. Surtout que les enfants du couple, restés au Sénégal, sont sans soutien.
Outre cette démarche, le Révérend Pasteur a annoncé la poursuite d’une campagne internationale pour exiger la libération du président de la Dynamique unitaire. D’autant qu’à ce jour, le dossier d’accusation de Yama est vide. Les magistrats sont incapables d’organiser un procès public visant à faire la démonstration que Yama a eu à détourner l’argent de ses collègues dans le cadre de la construction des logements des enseignants du supérieur.
Le dossier Serpentin est vide, ne cessent de clamer les avocats de Yama. Mais cela ne change la position des magistrats qui ont décidé de rendre la justice non plus au nom du peuple, mais au nom des personnalités politiques qui voient en Yama une menace dans le projet de conservation du pouvoir. Ces personnes, tapies derrière les magistrats, ont poussé le cynisme en refusant de procéder à la libération de Yama, alors que le 27 août dernier, l’épouse du leader syndical décédait à Dakar. Face à ce qui s’apparente à de l’acharnement, Yama avait décidé de mettre ses bourreaux devant leur conscience. Dans un courrier envoyé par ses avocats au ministre de la Justice, Yama faisait savoir la décision qu’il avait prise de faire conserver le corps de son épouse à la morgue tant qu’il ne sera pas libéré. Mais, même cet acte profond n’a pas convaincu le régime de mettre aux souffrances de cet homme. Quel cynisme !
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