Quand le Parti Démocratique Gabonais (PDG) s’indigne aujourd’hui des fraudes supposées lors des élections législatives et locales, on ne peut s’empêcher de sourire (jaune). Après tout, ce parti a passé plus de trois décennies à transformer les urnes gabonaises en terrain de jeu personnel. Alors, quand le PDG crie à la fraude, de qui se moque-t-on vraiment ?
Sous son règne, le PDG n’a jamais vu dans la tricherie un problème, mais un outil politique : bourrages d’urnes, pressions sur les électeurs, recours systématique aux « commissions de contrôle » aux ordres, et modifications douteuses des résultats en pleine nuit… La liste est longue. Aujourd’hui, ses anciens stratèges et cadres crient à l’injustice comme si ces pratiques étaient l’apanage des autres partis. Comme le dit un vieux proverbe africain : « Celui qui a semé le vent ne peut s’étonner de la tempête ».
L’analyse d’un observateur politique indépendant est sans appel : le PDG tente de se refaire une virginité démocratique. Mais l’expérience montre que ce parti n’a jamais connu l’éthique électorale. Même lors des scrutins les plus récents, dans des zones où il était fortement implanté, les anomalies relevées bulletins manquants, bureaux de vote fictifs, résultats incohérents rappellent que sa culture du pouvoir est indissociable de la manipulation.
Plus inquiétant encore, cette posture hypocrite du PDG sert à détourner l’attention de sa propre responsabilité dans la dégradation de la confiance électorale au Gabon. Les Gabonais, eux, savent bien que ce parti n’a jamais été un acteur neutre : il a façonné le système pour rester au sommet, au prix de la démocratie et du libre choix citoyen.
En vérité, chaque fois que le PDG lève la voix contre la fraude, il nous rappelle surtout qu’il est le maître incontesté de cette pratique. Et pendant que certains s’indignent, le Gabon continue de payer le prix d’une éthique politique sacrifiée sur l’autel du pouvoir.
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