Séquestration et torture d’un élève à Ndendé : l’adjudant Rodrigue Body placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Mouila

L’adjudant Rodrigue Body désormais incarcéré à la prison centrale de Mouila.

L’adjudant Rodrigue Body a été présenté hier, jeudi 20  avril  devant le  parquet du Tribunal de Mouila.  Au regard de la gravité des faits à l’encontre du sous-officier de la gendarmerie nationale, les magistrats ont décidé de son placement sous mandat de dépôt à la prison centrale de Mouila (capitale provinciale de la Ngounié).

Pour rappel, le 14 février dernier, l’adjudant Rodrigue Body avait été, finalement, arrêté par les éléments de la Direction générale des recherches (DGR) de Mouila. Ce, après qu’il avait   regagné Libreville à la suite de la séquestration et des sévices physiques et moraux commis à l’endroit de Dan Nzaou, un élève de 25 ans inscrit en classe de terminale au lycée de Ndendé.

Retour sur les faits

Dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 janvier 2023, au camp de gendarmerie de Ndendé, Rodrigue Body rentre tardivement à la maison. Vers 3 heures du matin, il cogne à la porte de la chambre de sa sœur qui, pendant ce temps, dormait avec Dan Nzaou, son petit ami. Dans la panique Bercia Komba demande à Dan de sortir de la maison. Ce dernier saute par la fenêtre et réussit à prendre la poudre d'escampette. Bercia ouvre la porte à son grand frère. Mais celui-ci somme sa sœur de lui dire avec qui elle dormait dans la chambre. La jeune fille lâche le morceau et donne le nom de son petit ami. Il va par la suite menacer sa petite sœur d'appeler son petit ami, afin qu'il revienne. Mais Dan ne va pas décrocher l’appel téléphonique.

« Pendant que j'étais absent de la maison, le gendarme est venu chez moi pour vouloir me prendre de force. Il est rentré dans ma chambre. Il a pris mon uniforme du lycée qu'il a confisqué sous prétexte que j'avais volé chez lui et qu'il fallait que je me présente pour venir m'expliquer. Je suis quand même allé chez lui. Je suis rentrée à la maison. Il a fermé les portes et les fenêtres de la maison et a pris son pistolet automatique, il l'a chargé devant moi. Il a menacé de me tuer. Il m'a menotté et a pris sa matraque avec laquelle il m'a frappé au bas des pieds. Il a ensuite pris la rallonge pour me torturer. Puis, à un moment donné, il a pris la paire de ciseaux et a voulu me couper un doigt. En me débattant, je me suis blessé. Après, il a demandé à sa sœur de se mettre à ‘’poil’’. Tous nus, elle et moi, il nous a traîné dans la cours jusqu'au domicile du préfet en nous filmant », témoigne Dan Nzaou, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.