C’est l’histoire d’un capitaine de vaisseau débarqué en pleine tempête. Loïc Ndinga Moudouma, ex-ministre des Transports, de la Marine marchande et de la Mer, n’aura pas résisté aux vagues successives des crises sociales et à l’ouragan syndical mené par Eugénie Maramba. À peine le remaniement annoncé, les bureaux de la Direction générale du transport terrestre (DGTT) se sont transformés en véritable kermesse : une joie sans retenue, des applaudissements sans modération.
Le Syndicat national de la DGTT (SYNADGTT), conduit avec ferveur par Eugénie Maramba, savourait une victoire symbolique. Faut-il rappeler que, quelques jours avant ce remaniement, les agents avaient reconduit leur grève faute de compromis avec l’ancienne tutelle ? Ce dernier, pourtant capitaine, semblait incapable de diriger ce navire social sans le faire chavirer.
Dès l’annonce du départ de Moudouma, Eugénie Maramba s’est empressée de partager son analyse tranchante avec un ton légèrement moqueur : « C’est un sentiment de joie qui nous anime au moment où nous vous parlons ». Traduction ? Enfin ! Il est parti ! Une phrase qui en dit long sur les rapports conflictuels entre l’ancienne administration et ses partenaires sociaux.
Un naufrage social évité de justesse
Il faut dire que sous la gouvernance de Ndinga Moudouma, le ministère des Transports avait des airs de Titanic : un géant en perdition, incapable d’éviter les icebergs. Les agents de la DGTT n’en pouvaient plus des décisions unilatérales et de l’absence de dialogue social. Le capitaine semblait avoir oublié un principe élémentaire : quand l’équipage fait grève, il est inutile de crier aux vents pour avancer.
Mais le remaniement a fait souffler une nouvelle brise d’espoir. Jonathan Ignoumba, fraîchement nommé, arrive avec un bagage rassurant. Son bilan au ministère de l’Agriculture est jugé favorable, et les syndicalistes, à défaut de le porter en triomphe, semblent prêts à lui laisser une chance. Eugénie Maramba résume : « Nous avons unanimement décidé de suspendre le mouvement. Il faut donner une chance au dialogue et à l’écoute. » Le message est clair : Moudouma dehors, Ignoumba a le bénéfice du doute.
Un remaniement aux allures de loterie gouvernementale
Cependant, ce remaniement soulève des questions. Pourquoi avoir attendu que la tension atteigne son paroxysme ? Était-il nécessaire d’attendre que le ministère devienne une véritable poudrière ? Une chose est sûre, les autorités ont opté pour une stratégie bien connue : remplacer la tête pour calmer les corps. Un pari risqué qui pourrait s’avérer efficace, à condition qu’Ignoumba sache naviguer entre les récifs syndicaux et administratifs.
Reste à voir si ce nouveau capitaine saura éviter les naufrages et redonner à ce ministère une direction digne de ce nom. Sinon, Eugénie Maramba et ses troupes pourraient bien reprendre les piquets de grève et transformer à nouveau la DGTT en une mer agitée. Et cette fois, il n’y aura peut-être plus de remaniement pour calmer la tempête.
En attendant, les syndicalistes trinquent à la fin d’une ère qu’ils jugent chaotique. Pour Jonathan Ignoumba, le message est clair : pas le droit à l’erreur. La mer peut être calme aujourd’hui, mais gare au retour des vagues si les promesses de dialogue restent lettre morte.
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