Assis à la maison, depuis le 11 mai 2015, Sébastien Junior Engoung a décidé de porter l’affaire en haut-lieu, en espérant être réhabilité. D’où sa décision d’écrire au Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze. Dans la correspondance, dont Top Infos Gabon a obtenu une copie, le sous-officier radié explique sa mésaventure.
Tout commence le 21 janvier 2015, au cours de l'installation du Préfet de la Louetsi-Bibaka et du Président du Conseil départemental de cette localité. Ce jour-là, le Commandant de compagnie de la ville de Mbigou, l’officier Alfred Ubama Matsouaga, est présent à la tribune de Malinga en tant que supérieur hiérarchique. De la tribune, le Commandant de compagnie va jeter son dévolu sur une demoiselle. Laquelle n'est autre que la concubine du sergent-chef Peny Makassa Ngamba, un autre gendarme en fonction à Malinga et, en outre, collègue de Sébastien Junior Engoung.
Après la cérémonie d'installation, le Commandant de compagnie aurait réussi à récupérer le numéro de la concubine du gendarme par l'intermédiaire l’adjudant-chef major Mickolo, en service à Mbigou, mais qui se trouvait également à Malinga dans le cadre de la cérémonie d'installation. De retour à Mbigou, « l'officier rentra en contact avec la fille (concubine de son subalterne), il la harcelait par des messages et par des appels par un numéro inconnu… », déclare l'ancien gendarme dans le courrier.
Lassée par ce harcèlement, la femme du gendarme va présenter à son concubin les messages. Une semaine plus tard, plus précisément, le 27 janvier de la même année, le Commandant de compagnie fait une descente à Malinga, semble-t-il pour une mission. « A son arrivée, il n’y avait pas les honneurs militaires comme toujours, car il avait refusé même qu'on lui prît une chambre de passage ainsi que les plats de nourriture qui étaient prévus. Sauf la collation que nous avons prise avec les gendarmes de l'unité. Et pendant la collation, il me dira que nous n’aurons plus de séance de travail, mais une causerie. Et même sa venue sur Malinga n’était pas officielle, car il n’y avait aucun message écrit pour informer sa hiérarchie de sa venue sur Malinga », poursuit le sergent-chef Sébastien Junior Engoung.
« Après la collation, nous sommes rentrés à la brigade. Soudainement, la concubine du sergent-chef Makosso Ngamba Peny présenta les nouveaux messages à son concubin. Le numéro qui la harcelait lui demandait de le retrouver à 23 h au Carrefour Kalifa, un lieu de Malinga ». Une occasion pour les gendarmes de mettre la main sur l'auteur du harcèlement sexuel.
Le Commandant de brigade de Malinga, voulant mettre fin à cette situation, aurait donné l'ordre aux agents de procéder dans l'immédiat à l'arrestation de ce harceleur. Ils vont prendre la femme et se rendre au lieu du rendez-vous, avant de tomber sur Alfred Ubama Matsouaga, le Commandant de compagnie auteur des harcèlements. Dans la foulée, une bagarre éclata entre les gendarmes. Une situation qui sera rapidement maîtrisée après l'intervention du Commandant de Brigade de Malinga.
Sauf que l'officier Alfred Ubama Matsouaga va porter l'affaire devant les instances militaires. Convoqués et traduits en Conseil de discipline, le sergent-chef Sébastien Junior Engoung et trois de ses collègues vont écoper de 15 jours d'arrêt de rigueur, d'une affectation disciplinaire et d'une suspension de solde, avant que leur soit notifié, le 11 mai 2015, des « copies de radiation émanant du ministère de la Défense ». Tout ceci, alors que le Commandant n'écoper d’aucune sanction.
Jugeant cette décision inique et abusive, l’ancien gendarme Sébastien Junior Engoung en appelle à l'intervention du Président de la République, Ali Bongo Ondimba, et du Premier ministre, Alain Claude Bilie-By-Nze. Sera-t-il entendu ?
(Affaire à suivre…)
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