Ce n’était plus qu’une question de temps avant que Guy Bertrand Mapangou ne claque définitivement les portes du Parti démocratique gabonais (PDG). L’actuel Haut Représentant du président de la Transition vient d’officialiser sa démission de l’ex parti au pouvoir. Dans une lettre en date du 18 novembre dernier envoyée au Secrétaire Fédéral du PDG à Fougamou, l’ex membre du gouvernement évoque « des raisons d’éthique » pour justifier son départ.
Une odeur d’hypocrisie et d’ingratitude
Ce sont les sentiments qui se dégagent à Louis, au siège du Parti démocratique gabonais, à l’annonce de cette démission. Guy Bertrand Mapangou est accusé depuis le 27 septembre 2024 de jouer à un double jeu. En faisant le tour des onze quartiers de la ville de Fougamou, du 27 au 29 septembre derniers, pour annoncer la création de son association dénommée « Le Rassemblement », Guy Bertrand Mapangou donnait, déjà l’impression, qu’il prenait ses distances avec le parti créé par Omar Bongo Ondimba.
Ingratitude ? Revanche ? Renouveau politique ? Quoi qu’il dise, qu’importe ses explications, cette décision de créer une association politique qui vise à regrouper les fils et filles de la province de la Ngounié s’entendait au PDG comme une trahison. D’autant que le parti, plongé dans une vaste crise multiforme, attendait d’une figure comme la sienne qu’il rassure. Or, Guy Bertrand Mapangou était venu ajouter de la confusion à la confusion.
Les projections
Va-t-il défendre Le Général de Brigade Oligui Nguema et le CTRI à l’élection présidentielle ? C’est une évidence. Par contre, Guy Bertrand Mapangou va-t-il se servir de son « Rassemblement » pour détruire le PDG dans le département de Tsamba-Magotsi, et même dans l’ensemble de la province ? C’est ce vers quoi on se dirige.
Mapangou, que l’on sait impitoyable en politique, ne va pas se gêner pour incarner, à travers son association, le leadership politique dans la province de la Ngounié. L’homme ne manque surtout pas de moyens et d’hommes. Sa nomination, depuis plus d’ un an, au poste de Haut-représentant du Chef de l’Etat, lui a donné une « force de frappe » et un aura qui lui permettent d’écraser tout adversaire.
Mieux, le terrain politique dans la province de la Ngounié, et particulièrement à Tsamba-Magotsi, est quasiment vide. Après la chute d’Ali Bongo Ondimba, Lucie Milebou-Aubusson et son époux, Michel Mboussou se sont quasiment retirés de la vie politique. Léon Armel Bounda Balondzi, l’ex-ministre des Travaux publics a été jeté en prison pour les faits de malversations financières, Fréderic Massavala Maboumba s’est, totalement, grillé après son retour au PDG au point qu’il évite, désormais, de s’afficher publiquement. Le président de l’Assemblée nationale, Jean-François Ndongou, se sait, quant à lui, plus proche de la retraite politique et ne veut surtout pas dépenser ses derniers jetons dans des bagarres politiques ruineuses.
Guy Bertrand Mapangou veut saisir cette chance, pour que le « Rassemblement » qu’il prône, aujourd’hui, se fasse autour de lui, mais au service d’Oligui Nguema.
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