Comme une descente aux enfers sans fin. Autrefois puissants parmi les puissants, comme le personnage de Fama dans le Soleil des Indépendances (Ahmadou Kourouma, 1968), Brice Laccruche Alhianga, Tony Ondo Mba, Noël Mboumba et Roger Owono Mba vivent la déchéance. Une déchéance plus humiliante que celle de Fama dans l’ouvrage de Kourouma. Contrairement à Fama, le déclin des quatre ex ministres n’est pas associé à un simple changement d’époque mais à des accusations plus graves : de « pilleurs », de « voleurs », « de gangsters au col blanc ». L’opinion a déjà fait son procès et donné son verdict : tous coupables. Le passage devant les juges d’instruction, ce vendredi 13 décembre, semble être une simple formalité avant de gouter à l’amer saveur d’une prison centrale délabrée.
A l’opulence, la richesse, la grandeur, les hommages, place pour ces ex hautes personnalités à l’indigence, l’abjection, les humiliations. Plus la montagne est haute, plus la chute est longue dit-on souvent. En prison, quelle réaction devant un Bertrand Zibi ou un Pascal Oyougou dont on a soutenu les incarcérations à cause de leurs opinions politiques.
Qu’importe, le messager intime d’Ali Bongo et ses amis vont mesurer l’étendue de l’ignominie d’un pouvoir qu’ils ont servi avec fidélité jusqu’au moment où le même pouvoir les accuse de l’avoir trahi. Qui a trahi qui ? Comment ? Et pourquoi ? Les quelques fidèles de la galaxie BLA accusent le régime d’Ali Bongo d’ingratitude : « qui a sauvé le pouvoir au moment où il a failli vacillé ? Lors de l’AVC du président quels sont les hommes qui ont tenu la maison ? Si l’ex DCPR et ses proches n’étaient pas là, nous parlerions d’autres choses aujourd’hui. » Lancent-ils.
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