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Noyade d’un enfant de trois ans à l’église Schekina : le pasteur Louis Mbadinga cogne à la porte de la prison centrale

IMG Le pasteur Louis Mbadinga à la porte de la prison centrale.

La justice gabonaise vient de vivre un moment digne des meilleurs thrillers, mais avec un petit soupçon de surréalisme et d'humour noir. Le 9 décembre 2024, le pasteur Louis Mbadinga et le diacre Michel Ogoumba, figures emblématiques de l’église Schekina à Owendo, ont été convoqués devant le tribunal suite à la tragique noyade de Daniel Kilian Boussougou, un enfant de 3 ans. Et bien sûr, comme tout bon drame qui se respecte, il y a de l'intrigue, des rebondissements, et un petit parfum d’absurde.

 

Le scénario est simple : un enfant se noie dans le baptistère de l’église, un endroit censé purifier les âmes, pas les envoyer ad patres. Au départ, la version officielle était que le pauvre Daniel serait décédé des suites d’un paludisme fulgurant. Mais après un examen attentif du corps (et probablement quelques regards insistants), les membres de l’église ont finalement admis que l'enfant s'était en fait noyé dans l'eau bénite… ou plutôt, dans l’eau de la piscine. Un petit contretemps dans la communication céleste, on suppose.

 

Mais l’histoire ne s'arrête pas là. C’est là qu’entre en scène la grand-mère de l’enfant, une héroïne moderne qui, au lieu de sombrer dans la mélancolie, a décidé de se battre contre les ombres qui planaient autour de la disparition de son petit-fils. Non seulement elle s’oppose à la version officielle, mais elle dénonce également l’influence néfaste de l’église sur sa fille, membre fervente de la communauté, au point que celle-ci a été coupée de sa famille. Apparemment, selon la doctrine de l’église, un soupçon de sorcellerie suffit à justifier l’isolement. Voilà un nouveau modèle de famille, où la dernière fois que vous avez eu des nouvelles de votre enfant, c’était par un prêche sur WhatsApp.

 

Le comble dans cette histoire ? L’Église, censée être un lieu de lumière, semble plus à l'aise dans l’obscurité. Peut-être qu'ils auraient dû organiser un baptême dans une piscine privée, loin des zones d’ombre et de mystère. Qui aurait cru qu'une simple immersion dans l’eau sacrée pourrait déboucher sur un procès en bonne et due forme ?

 

Le procureur, quant à lui, semble avoir la main légère, du moins pour le pasteur Louis Mbadinga. Trois mois de prison avec sursis, mais pour le diacre Ogoumba, c'est plus sérieux : une peine de prison ferme pour homicide involontaire. Une sorte de "Faites ce que je dis, pas ce que je fais" du monde religieux, où la théorie de l’hydratation spirituelle se heurte à la dure réalité des lois humaines.

 

Le 23 décembre 2024, nous connaîtrons le verdict de cette affaire qui, au-delà de l’aspect tragique, semble presque irréelle. En attendant, on se demande si l’église Schekina ne devrait pas envisager de changer de formule : baptêmes en salle de bain, ne jamais mélanger foi et baignade, et, surtout, éviter d’associer les sacrements à des jeux aquatiques. Parce qu'il est bien connu que l’eau bénite, quand elle est mal utilisée, peut vraiment noyer la vérité.

 

Dans cette affaire, on n’est pas seulement confronté à une tragédie humaine, mais aussi à une série de maladresses divines qui rappellent qu’à force de noyer les détails, on risque de perdre un peu plus que son âme.

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