Bien que la Cour d’appel de Libreville ait prononcé, à la surprise générale, un non-lieu dans le litige qui l’oppose à Pierre Duro, Alain Bâ Oumar n’en a pour autant pas fini avec les ennuis judiciaires. L’ancien patron de la CPG (Confédération patronale gabonaise) pourrait être rattrapé par cette affaire de détournement de fonds publics et des redevances non-payées à l’Etat de la société IG Télécom dont il est le patron. Si jusqu’ici Bâ Oumar est encore en liberté, il le doit, pour l’essentiel, aux interventions des réseaux maçonniques et aux supplications de certains de ses parrains tapis au sommet de l’Etat.
Des réseaux qui se sont mobilisés, dès le 17 mai 2020, alors qu’Alain Bâ Oumar était interpellé et auditionné la Direction générale des Contre-Ingérences et de la Sécurité militaire (DGCISM). Une audition relative au marché confié à ses sociétés (IG Télécom S.A et les IG Télécom Gabon S.A) en vue d’introduire les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) dans 74 établissements scolaires et à travers le territoire.
A la suite de cette enquête, les services judiciaires avaient établi que le marché n’avait pas été exécuté comme convenu. Par ailleurs, le sieur Bâ Oumar et les sociétés IG Télécom restaient redevables au fisc de plusieurs milliards de Fcfa, faisant présumer des fraudes au fisc très préjudiciables à l’Etat. Par conséquent, rajoutait le Procureur de la République dans une correspondance envoyée à la Task force, Bâ Oumar ne pouvait plus être éligible dans l’attribution des marchés publics et devait faire l’objet d’une procédure pénale à l’initiative du fisc et de l’Agence judiciaire de l’Etat (AJE).
Une dette de 900 millions de Fcfa
Les ennuis de Bâ Oumar ne s’arrêtent pas là. Sept mois après, précisément en novembre 2020, l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (Aninf) écrivait à la Task force pour l’informer qu’IG Télécom était redevable à l’Etat gabonais de la somme de 905 millions 530 mille 721 Fcfa au titre des redevances radioélectriques comptant pour les années 2014 à 2020. Acculé par toutes ces dettes, Bâ Oumar va jouer de fourberies pour ne pas avoir à les régler. « Les services financiers de la société IG Télécom n’ont jamais donné suite aux démarches initiées par notre entité, afin de déterminer le montant à payer. Par ailleurs, il convient également de relever que cette entreprise n’a jamais émis de réserves quant à ces montants », indiquait Alex Bongo, à l’époque Directeur général de l’Aninf.
Le même constat va être fait par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep). L’autorité gérée par Lin Mombo va établir à 1 milliard 416 millions de Fcfa la dette de la société Internet Gabon à l’endroit de l’Etat gabonais. C’est donc dire à quel point la victoire de Bâ Oumar contre Pierre Duro n’est qu’une victoire à la Pyrrhus.
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