Les populations d'Iyalala, au premier arrondissement d'Akanda, au nord de Libreville, sont menacées d'expulsion par Titan Construction, une société anonyme, se prévaut d'être propriétaire de la parcelle n°01/Y03 du plan cadastral d'Akanda qui couvre une superficie de 3.004.254 m².
Par Wilfrid Kombe Nziengui
La commune d'Akanda est devenue la zone de prédilection de certains opérateurs économiques véreux exerçant dans le domaine du BTP. Après avoir été plusieurs fois menacées de déguerpir de ladite parcelle querellée par des sociétés immobilières toutes aussi fictives, qui se prévalaient être propriétaires des lieux, les populations d'Iyalala sont à nouveau face à un autre opérateur du nom de Titan construction.
«En 2014, Titan construction a fait la demande de la réservation foncière. Mais curieusement, le jour que la demande a été faite c'est aussi le même jour que la décision d'attribution de la réservation a été accordée, alors que la loi gabonaise indique que pour les promoteurs il faut 3 ans pour valoriser un site». Indique l'un des membres du collectif des populations d'Iyalala.
Le collectif représentant les populations dénonce en outre plusieurs cas de fraudes dans la procédure d'attribution de la parcelle n°01/Y03. Notamment «La violation flagrante des formalités substantielles de publicité prévues par 15 du décret n°257/PR/MECIT du 19 juin 2012 réglementant les cessions et locations des terres domaniales. L'absence du dossier technique dans les services de l'ANUTTC. Le défaut de personnalité juridique et d'une capacité juridique de son représentant lui permettant légalement d'être titulaire de droits»
Informés de cette situation, les habitants et certaines sociétés immobilières en possession des titres fonciers bien avant, ont décidé d’attaquer cette décision devant les tribunaux. C'est ainsi que sur la base des irrégularités susmentionnées, le mardi 11 août 2020, Titan construction a été débouté par le tribunal administratif de Libreville en annulant la décision n°0001828 du 14 août 2014 portant cession de la parcelle querellée à ladite société.
Alors que la décision d'attribution est frappée de nullité, Titan va refaire surface en brandissant un titre foncier signé du 21 février 2021, qui selon les investigations, ne reposerait sur aucune base légale. «Ils nous ont brandi un titre foncier, mais ils ont curieusement refusé de nous présenter un dossier complet pouvant justifier l'authenticité du fameux titre foncier. Pour voir clair, nous avons eu recours aux géographiques qui se sont mobilisés durant toute une journée sur le site, à la recherche des bornes. Mais aucun des 15 bornes indiquées n'a été identifié.», renchérit un des membres du collectif représentant les familles d'Iyalala.
Ayant déjà procédé à plusieurs investissements, les populations d'Iyalala, dont certaines sont autochtones, ne comptent pas se laisser intimider. Elles promettent d'employer tous les moyens pour conserver leurs acquis.
(Affaire à suivre)
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