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Les frères Ping accusés d’usage de fausse qualité : Un business model basé sur le talent… ou l’imposture ?

IMG Franck Ping et son petit-frère François accusés "d'usage de fausse qualité".

Décidément, l’innovation entrepreneuriale n’a plus de limites ! Après les start-up de la fintech et du e-commerce, voici venue l’ère des start-up de l’« usage de fausse qualité » et de la « concurrence déloyale ». À l’avant-garde de cette révolution ? Les frères Ping, Franck et Jean-François, qui semblent avoir trouvé la recette pour proposer des services à l’État gabonais… sans avoir les qualifications requises.

 

C’est Africa Intelligence qui a levé le lièvre ce mardi : Franck Ping a été entendu par la police ivoirienne à Abidjan dans une affaire pour le moins embarrassante. Lui et son frère sont accusés par la société Impact Palmarès R&D d’avoir joué aux VRP indélicats en présentant aux autorités gabonaises des documents soi-disant sécurisés, alors qu’ils n’avaient plus aucun lien officiel avec la société ivoirienne spécialisée dans la fabrication de certificats de nationalité, timbres fiscaux et autres documents sensibles. Un petit détail que nos deux entrepreneurs auraient « omis » de préciser lors de leur pitch commercial.

 

Quand l’audace devient une stratégie commerciale

Si cette affaire était un cas d’école, elle pourrait être enseignée dans un master en « improvisation commerciale et audace illimitée ». Imaginez la scène : une entreprise qui n’a ni la technologie, ni les certifications nécessaires, mais qui propose quand même ses services en présentant des documents fabriqués par une autre société. Mieux encore, ces documents, exhibés fièrement dans une vidéo diffusée sur une chaîne de télévision gabonaise, portaient l’en-tête de l’État de Côte d’Ivoire et du Cameroun. Il fallait oser.

 

En voyant ces documents, les autorités camerounaises ont eu un moment de doute légitime : depuis quand sous-traite-t-on la sécurisation des documents officiels à des sociétés non agréées ? La réponse étant apparemment « depuis que les frères Ping ont eu cette brillante idée », le Cameroun a décidé d’ouvrir une enquête pour tirer cela au clair.

 

Du côté d’Impact Palmarès R&D, l’indignation est à son comble. Son patron, Giresse Tella, s’étonne de voir ses documents circuler dans les mains des frères Ping alors que leur collaboration a pris fin en 2023. Selon lui, A-One Technology, l’entreprise des frères en question, ne possède ni la technologie ni les certifications nécessaires pour fabriquer des documents sécurisés. Autrement dit, c’est un peu comme si un restaurateur sans cuisine ni cuisiniers prétendait décrocher un contrat de traiteur haut de gamme.

 

Face à ces accusations, Franck et Jean-François Ping pourront toujours plaider la simple incompréhension ou la bonne foi. Peut-être diront-ils qu’ils cherchaient seulement à valoriser le « made in Côte d’Ivoire » à l’international, ou qu’ils espéraient créer un marché de la confiance sans certificat. Malheureusement pour eux, le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan, Oumar Braman Koné, n’a pas l’air très porté sur l’humour entrepreneurial.

 

Les frères Ping, victimes ou visionnaires incompris ?

Le dossier est entre les mains de la justice, et de nouvelles auditions sont prévues à la direction de la police criminelle ivoirienne. Pendant ce temps, au Gabon, on s’interroge : comment un État peut-il faillir à ce point dans la vérification des compétences d’un prestataire en matière aussi sensible que la sécurisation des documents administratifs ? Si l’on ajoute à cela le fait que l’affaire a déclenché une enquête au Cameroun, l’affaire pourrait bien se transformer en un scandale régional.

 

En attendant, la défense des frères Ping est assurée par le cabinet Lex Ways, qui devra redoubler d’ingéniosité pour prouver que leurs clients n’ont rien à voir avec cette affaire de haute voltige. Qui sait, peut-être apprendrons-nous bientôt que tout cela n’était qu’un malentendu, et que les documents en question étaient simplement des prototypes destinés à un marché imaginaire ?

 

Affaire à suivre… et surtout, à sécuriser !

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