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Politique

Tentative d’assassinat à Angondjé : Qui veut en finir avec le responsable de Pensée Patriotique G9 ?

IMG Olivier Mebiame Assame victime d'une tentative d'élimination.

Dans la République des silences bien gardés, une question dérange désormais les couloirs feutrés de certains cénacles : qui veut mettre fin à la vie d’Olivier Mebiame Assame ? Le président de l’association Pensée Patriotique G9, acteur discret mais redoutablement lucide de la société civile gabonaise, a échappé dans la nuit du 26 au 27 juin à ce qui ressemble davantage à une tentative d’élimination ciblée qu’à un vulgaire cambriolage. Sauf, bien entendu, pour ceux qui croient encore au hasard dans les affaires d’hommes gênants.

 

Car si cambriolage il y avait, on se demande ce que les voleurs ont bien pu oublier de voler. Les bijoux ? Restés sur place. Les téléviseurs ? Intacts. Les clés de voiture ? Ignorées. Même l’odeur du fric n’a pas tenté les intrus. À croire qu’ils étaient venus chercher autre chose. Ou plutôt quelqu’un.

 

Les faits sont dignes d’un mauvais polar : des hommes encagoulés s’infiltrent dans la résidence de Mebiame à Angondjé, empoisonnent le chien familial – seule victime à ce stade – ligotent le gardien et tentent d’accéder à la maison. Heureusement, le maître des lieux, que l’on croyait retraité du front politique, a conservé des réflexes de survie : mise en sécurité de sa famille, appel aux forces de l’ordre, et silence médiatique depuis lors. Trop de tension, trop d’angoisse, trop de questions sans réponses.

 

Mais ce détail glacial n’a échappé à personne : les agresseurs ont demandé au gardien s’il était Gabonais. Un test d’identité ? Une question piège ? Ou un code sordide pour décider qui meurt et qui respire ? Le vigile, en tout cas, a survécu grâce à un "non" tombé à pic. Dans quel pays sommes-nous lorsque l’appartenance nationale devient un critère de mise à mort ?

 

Et puis, il y a ce silence officiel. Un silence étouffant, habituel. Une tentative d’assassinat sur un leader associatif, dans la capitale, en pleine nuit, et pas un communiqué du ministère de l’Intérieur ? Ni condamnation, ni enquête publique, ni signal fort. On aurait tenté de tuer un lampadaire, la réaction aurait sans doute été la même.

 

Alors, qui veut faire taire Olivier Mebiame Assame ? Qui veut lui faire payer ses prises de position, son passé de haut fonctionnaire, ou son engagement civil ? Est-ce le G9 qui dérange ? Ses écrits ? Ses soutiens ? Ses silences ? Car au Gabon, parfois, c’est ce que l’on ne dit pas qui vous met en danger.

 

À moins que nous ne soyons entrés dans une ère nouvelle, où l’opposant n’est plus interpellé, ni censuré, ni calomnié mais simplement visité de nuit, encagoulé, bâillonné et effacé. La justice aurait, dit-on, ouvert une enquête. Les Gabonais, eux, ont déjà compris que l’affaire pourrait être enterrée plus vite que le chien. Mais cette fois, le pays regarde, inquiet. Un homme a failli y laisser sa vie, pas pour ce qu’il a, mais pour ce qu’il est. Et cela, chers lecteurs, est peut-être encore plus effrayant.

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