Par Michel Chris
Plus d’un an de détention, des conférences de presse, des appels solennels aux droits humains, et voilà la famille de l’ancien chef d’État désormais prête à frapper à la porte de la Commission africaine des droits de l’homme. En effet, les avocats de Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin, incarcérés depuis le 30 août 2023, ont décidé qu’il était temps d’internationaliser leur démarche pour "se faire entendre", comme si les portes de la justice gabonaise étaient fermées avec un cadenas de type militaire.
Pour leur collectif d’avocats – Mes Célestin Mba Ondo, Jean-Paul Moubembé, Gisèle Eyue Bekale et Poaty-Amar – le spectacle de la justice qui traîne des pieds s’éternise un peu trop. "Rien ne bouge ! C’est la version longue du film", a ironisé Me Eyue Bekale lors d’une conférence de presse, soupirant presque devant ce qu’ils considèrent comme une mise en scène d’incarcération prolongée.
Dans ce contexte, les avocats ont glissé un appel quasi solennel aux autorités : un "geste d’humanité" envers Sylvia Bongo et son fils, rappelant leurs efforts en faveur de la société gabonaise. "Qu’on se le dise : quoi qu'on puisse leur reprocher, Sylvia Bongo a quand même travaillé en faveur des veuves, et son fils pour la task-force. Est-ce si criminel ?", a-t-elle plaidé. À ce rythme, ils pourraient bientôt présenter le duo mère-fils comme de véritables héros des droits sociaux.
Manifestement, les avocats espèrent que la Commission africaine des droits de l’homme puisse secouer cette "grande institution judiciaire gabonaise" endormie. Le Gabon étant signataire de cette convention, l’espoir de pression internationale plane, comme un léger souffle sur une montagne de paperasse. Peut-être que cela les réveillera, ou du moins, qu’ils consentiront à donner une réponse avant que le soleil ne se couche une deuxième fois sur ce dossier.
"Les autorités souhaitent la réconciliation nationale, mais en enfermant une part de l’ancien régime dans une cellule. On le dit en toute innocence : il y a peut-être là un message ambigu", a glissé un observateur. La réconciliation tant prônée, tout en poursuivant la "détention longue durée", voilà qui pourrait rendre confus les meilleurs analystes. Pour les avocats, cette "réconciliation" sonnerait plus juste si elle incluait une libération de leurs clients.
Entre appels aux valeurs humaines, piques bien placées, et espoirs quasi-poétiques, les avocats de Sylvia Bongo et Noureddin semblent décidés à rappeler, un communiqué après l’autre, que la porte de la réconciliation nationale pourrait s’ouvrir plus grand… même si c’est à la Commission africaine des droits de l’homme de tourner la clé pour eux.
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