Ce jeudi 6 avril, Ali Bongo va séjourner à Port-Gentil, capitale provinciale de l’Ogooué-Maritime. Une visite sur fond de campagne pré-électorale menée par le président de la République sortant. Jusqu’ici rien d’anormal, jusqu’au moment où, poussé par une sorte de zèle mêlée à de la médiocrité administrative, la direction générale de la Société gabonaise de raffinage (Sogara) invite, à travers une notre, les agents stagiaires, ceux en CDD, CDI et en partenariat professionnel à se rendre massivement à l’aéroport pour accueillir le président candidat.
Une invitation qui suscite les indignations dans l’opinion. Ce fut tout le sens de la réaction de Mays Mouissi dans un twitt : « si on se bat, c’est aussi pour ne plus jamais avoir de telles choses au Gabon. La Sogara n’est pas un groupe d’animation et ses prestataires ne sont pas un organe spécialisé du parti au pouvoir. Si vous ne vous respectez pas, ayez au moins la décence de respecter votre personnel. »
La colère de cet acteur de la société civile, par ailleurs spécialiste en économie, est d’autant plus grande que la direction de la Sogara invite le personnel à se rapprocher de la direction RSE pour se procurer des tee-shirts non sans informé que des bus sont mis à la disposition des agents pour se rendre à l’aéroport. A la confusion de genres et au clientélisme se greffe la gabegie financière. L’argent de cette société publique va être décaissé pour financer les activités politiques d’un prétendu candidat à l’élection présidentielle. Sous d’autres cieux, cette forme de détournement de fonds aurait valu aux responsables de la Sogara d’être limogé et poursuivi devant les tribunaux. Mais nous sommes au Gabon, pays de toutes les immoralités.
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