« J'ai été outré le vendredi 19 mars, aux alentours de 12h de constater que les personnes déférées au Parquet de la République sont traitées comme des sous-Hommes. » dégaine au sein de sa missive, Lionel Ella Engonga, le président de l’association SOS Prisonniers. Une lettre dénonciation adressée à André Patrick Raponat, le Procureur de la République près du tribunal de première instance de Libreville.
Le président de SOS Prisonniers relève qu’en effet, pendant le déferrement , les mis en cause sont assis au sol comme du bétail, les uns sont assis au sol devant le greffe correctionnel , les autres sont carrément assis à terre de l'extérieur en face du parking du greffe sous un soleil avoisinant les 40°c.
Parfois, poursuit l’association, certains sont mêmes menottés, et entassés au sol comme dans une boîte de sardines au couloir du Parquet de la République sans masque et sans respect de la distanciation sociale.
Est-ce à dire que le Parquet est immunisé contre la Covid-19 ? Interroge SOS Prisonniers. Avant d’indiquer que ce traitement est un véritable supplice, une torture qui ne dit pas son nom.
Pourtant, rappelle Lionel Ella Engonga au Procureur de la République, il est inutile de vous rappeler que notre loi fondamentale en son article premier alinéa 2 dispose que : « Nul ne peut-être humilié, maltraité ou torturé, même lorsqu'il est en état d'arrestation ou d'emprisonnement ».
Or, « cette disposition constitutionnelle est allègrement violée au Parquet de la République, car ces individus assis au sol sont menottés sous des intempéries, sans respect des mesures barrières et exposés aux regards des usagers. Tout cela constitue un traitement dégradant, une atteinte à leur dignité, une atteinte à leur honneur, une atteinte à leur personnalité, c'est même une atteinte à la présomption d'innocence garantie par la Constitution gabonaise. Il est temps que cette maltraitance cesse ! », dénonce SOS Prisonniers.
Au-delà de la dénonciation, SOS Prisonniers propose des pistes de solutions : « Monsieur le Procureur, si la capacité d'accueil du Palais de Justice de Libreville ou du Parquet de la République ne répond plus à la densité des procédures de déferrement, en attendant la fin des travaux de la construction du nouveau Palais de Justice, il serait judicieux de réquisitionner une salle d'audience climatisée qui ferait office de salle d'attente des procédures de déferrement. »
Et de conclure : « Au 21e siècle on ne traite plus des êtres humains comme cela se passe actuellement au Parquet de la République. »
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