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Insécurité et insalubrité : les Chefs de quartiers proposent la création d' un Conseil national pour mieux réguler la vie des cités

IMG Les Chefs de quartiers veulent jouer un rôle plus grand.

Si les autorités peinent à mettre fin au grand banditisme, à l’insalubrité galopante et aux querelles de voisinage qui rythment la vie des citoyens, ce n’est certainement pas faute de solutions. Peut-être faudrait-il, pour une fois, écouter ceux qui, chaque jour, sont en première ligne : les chefs de quartier.

 

Lors d’une rencontre avec le vice-président de la transition, Joseph Owondault Berre, les auxiliaires de commandement ont présenté leur projet phare : la création du Conseil national des chefs de quartier du Gabon. Une idée brillante dans sa simplicité, mais qui soulève une question troublante : pourquoi a-t-il fallu attendre 2025 pour envisager une organisation aussi essentielle ?

 

Les chefs de quartier, le dernier rempart

Face à une criminalité de plus en plus audacieuse, des montagnes d’ordures qui transforment nos rues en décharges à ciel ouvert, et des conflits de voisinage dignes de feuilletons dramatiques, les chefs de quartier se battent à mains nues, sans moyens ni soutien. Pourtant, qui d’autre connaît mieux les réalités locales ? Qui d’autre peut repérer le délinquant de la rue, gérer une dispute entre voisins ou mobiliser une communauté pour une journée de propreté ?

 

« Depuis que nous avons créé ce projet, il était indispensable de le présenter aux autorités. Nous avons besoin de leurs orientations et de leur soutien », a déclaré Hilaire Boussougou, l’un des porteurs de cette initiative. Mais en vérité, ce qu’ils demandent, ce n’est pas seulement une validation administrative. C’est un partenariat, une reconnaissance de leur rôle central dans la gouvernance de proximité.

 

Les solutions sous-estimées

Il est amusant, pour ne pas dire tragique, de constater que l’on parle sans cesse de « stratégies nationales » pour résoudre des problèmes locaux. Les chefs de quartier, eux, proposent une approche pragmatique : identifier les causes des problèmes au niveau des communautés, mobiliser les citoyens pour des actions concrètes et rétablir l’ordre avec des moyens adaptés.

 

Et si, au lieu de multiplier les plans d’action coûteux et inefficaces, nos décideurs regardaient enfin dans la direction des chefs de quartier ? Ces derniers sont prêts à agir, mais ils ne peuvent pas le faire seuls. Ils ont besoin de moyens, de cadres légaux et d’un appui clair des autorités.

 

Le courage d’écouter et d’agir

 

Alors, pourquoi cette inertie ? Peut-être parce qu’un chef de quartier qui réussit à pacifier une communauté ou à organiser une collecte d’ordures n’est pas assez spectaculaire pour figurer dans les grands bilans de fin d’année. Peut-être aussi parce que reconnaître leur rôle reviendrait à admettre que certaines solutions ne nécessitent ni budgets astronomiques ni consultants étrangers.

 

Il est temps pour nos dirigeants de descendre de leurs tours d’ivoire et de travailler main dans la main avec ceux qui, chaque jour, œuvrent dans l’ombre pour améliorer nos vies. Car si les chefs de quartier restent les oubliés de la gouvernance, alors le grand banditisme continuera de prospérer, les tas d’ordures de s’amonceler, et les disputes entre voisins de se multiplier. Les Gabonais, eux, continuent d’espérer. Mais comme on dit, l’espoir n’est pas un plan. Alors, messieurs les décideurs, qu’attendez-vous pour passer à l’action ?

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