IMG-LOGO
Accueil Article Infrastructures municipales : comment Libreville a été privée d’un marché moderne
Economie

Infrastructures municipales : comment Libreville a été privée d’un marché moderne

IMG La maquette du marché que devait réaliser Webcor Construction.

Lancés à grand renfort de tempêtes médiatiques sous Jean-François Ntoutoume Emane, alors maire de Libreville, les travaux de construction du plus grand marché de Libreville sont toujours attendus. Huit (8) ans après, le joyau architectural, prévu pour être construit dans l’enceinte des anciens jardins de la Peyrie, est toujours sous terre, au grand désarroi des commerçants à qui l’on avait promis un cadre confortable.

 

Lancés en mai 2013, à la suite de l’accord ficelé avec l’entreprise Suisse Webcor Construction, les travaux du grand marché de Libreville se sont arrêtés à la pose de la première pierre. L’espace aménagé pour la construction du marché est, aujourd’hui, abandonné et envahi par de hautes herbes. Il est devenu un lieu, voire repaire de bandits de grand chemin.

 

Un des plus beaux marchés d’Afrique centrale

 

être un cadre ultramoderne, avec un accent sur le respect des normes environnementales, l’édifice devait être construit sur une surface totale de 39 000 m2. Il devrait comprendre, entre autres, un centre commercial de quatre niveaux, plus de 2 000 étals en plus de 420 boxes et de 186 boutiques. Ce nouveau marché de la capitale gabonaise devait accueillir au moins 3 000 commerçants. En plus des services postaux et bancaires, le site devrait également abriter un service de traitement de déchets. Le chantier devait être livré en 2015, soit 24 mois de travaux, avec un coût total de 27 milliards de Fcfa.

 

Mais huit (8) ans après, rien n’est sorti de terre. Conséquence, les commerçants, qui avaient été déguerpis de cet endroit, sont revenus sur les lieux, pour envahir les abords du site. Toute chose qui occasionne des longues files d’attente d’embouteillages.

 

Le Gabon condamné par la Chambre de Commerce internationale

Le mandat de Jean-François Ntoutoume Emane achevé et ce dernier parti de l’hôtel de ville de Libreville, le chantier est resté en l’état, c'est-à-dire au simple stade de terrassement. Place au mandat de Rose Christiane Ossouka Raponda. Cette dernière, indiquent des sources au fait du dossier, n’avait rien voulu savoir de ce chantier. Pire, un litige va opposer le groupe Suisse Webcor Construction à l’Etat gabonais. L’opérateur économique va exiger, à titre d’indemnisation, près de 65 milliards de Fcfa. Une bataille juridique que le groupe va remporter après trois (3) ans de procédure arbitrale devant la Chambre de Commerce internationale. Le Gabon va être condamné par ladite juridiction du fait de ses manquements répétés et de la rupture abusive du contrat.

 

Une rupture de contrat exclusivement imputable à l’Etat gabonais, condamné à verser, en réparation, 65 milliards de Fcfa. Excusez du peu. Pire, en 2018, au moment de payer les 65 milliards de Fcfa, l’Etat gabonais va rechigner à mettre la main dans la poche, en évoquant un contrat léonin et des actes de corruption. Webcor Construction va, immédiatement, réagir dans une mise au point rendue publique en juillet 2019. « Jamais, dans la procédure, l’Etat gabonais n’a évoqué le caractère léonin du contrat », s’indignait l’entreprise. Avant d’indiquer qu’il s’agissait d’un Partenariat Public Privé dans lequel l’Etat gabonais n’a pas déboursé un seul Fcfa. Bien évidemment, le Groupe Webcor Construction a payé des montants très significatifs couvrant l’intégralité des travaux, avant d’être éjecté sans ménagement par l’Etat gabonais, qui, sans raison aucune, a privé sa population d’un grand marché à Libreville.

 

Triste réalité.

Partagez:

0 Commentaires


Postez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires