Ce jeudi 15 juin 2023, le Ministre de la Communication, Porte Parole du Gouvernement, a animé un point de presse dont l'un des sujets abordés portaient sur la grève des magistrats.
Le gouvernement gabonais, par la voix de son porte-parole, a tenu d'abord à rappeler à l'opinion que la transmission d'un projet de loi au Parlement, relève de l'autorité du Premier Ministre, Chef du Gouvernement.
Il a ensuite affirmé que contrairement au Syndicat des Magistrats, le Gouvernement se reconnaît pleinement dans le projet de loi portant statut particulier des magistrats, transmis au Parlement.
En effet, ce syndicat avait, au cours d'un point de presse, annoncé ne pas se reconnaître dans ce projet de loi. Les magistrats avaient accusé le Secrétaire Général du Gouvernement d'avoir modifié ledit projet de loi après son adoption en Conseil des Ministres. Une plainte a même été déposée auprès du Premier Juge d'Instruction pour faux.
Le Porte Parole du Gouvernement a également tenu à signifier que le gouvernement n'est pas sourd aux revendications des magistrats. Il en veut pour preuve la satisfaction de certaines revendications comme la dotation en moyens roulants aux chefs des juridictions, la régularisation des situations administratives dont le processus est en cours, la dotation des toges aux magistrats (qui seront livrées à la prochaine rentrée judiciaire).
Sur l'adoption du Statut des magistrats qui semble être le point principal de la revendication, le Porte Parole du gouvernement a présenté la masse salariale des magistrats. Celle-ci semble s'élever à 14 milliards Fcfa par an. Mais les magistrats souhaiteraient une hausse de 24 milliards Fcfa. Ce qui ferait flamber cette masse salariale à un montant de 38 milliards Fcfa par an pour les magistrats. Or, au vu de la santé financière de notre pays, le gouvernement gabonais ne pourrait s'engager sur cette piste.
Pour conclure, le Porte Parole du gouvernement, a invité les magistrats à la responsabilité, à l'ouverture, à la discussion.
Il faut rappeler que depuis le mois de décembre 2022, les magistrats sont en grève , ce sont les justiciables qui paient le lourd tribut de cette grève.
Les droits humains sont de plus en plus violés depuis le lancement de cette grève.La surpopulation carcérale ne cesse de prendre de l'ampleur mais cette situation semble ne pas déranger nos gouvernants.
Il est urgent de mettre en place un plan afin de désengorger les prisons. Il faudrait procéder à la libéreration des prisonniers qui sont en attente de jugement, ils bénéficient de la présomption d’innocence et notre code de procédure pénale nous rappelle que la liberté c'est la règle et la détention l'exception. Il est donc temps d'appliquer et de respecter ce sacro-saint principe.
Par SOS Prisonniers Gabon, pour l'Indépendance de la Justice
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