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Gestion chaotique de la SEEG : le climat social est devenu explosif

IMG Les agents de la SEEG sont plongés dans la confusion.

La direction générale par intérim entretient le flou, alors que la situation de crise dans laquelle est plongée la Société d’eau et d’électricité du Gabon (SEEG) commande qu’au plus vite des décisions courageuses soient prises et que les employés soient fixés sur leur avenir. L’attitude de Sylvère Biteghe intrigue et interroge à telle enseigne que, récemment, certains agents ont demandé son départ, afin qu’il soit nommé une direction générale avec les pleins pouvoirs, à même de trouver des solutions à la crise qui perdure.

 

Si du fait de ses soutiens au Fonds gabonais d’investissement stratégique et au Palais du bord de mer, Sylvère Biteghe a, jusqu’ici pu sauver sa tête, il n’est plus exclu qu’un mouvement de grève plus important avec le risque d’une paralysie des activités de la société finisse par avoir raison de lui. Entre-temps, au sein de la société, la peur envahit les esprits surtout que le gouvernement ne cache plus sa volonté de mettre à exécution le projet visant à séparer les secteurs eau et électricité. C’était déjà tout le sens du projet de loi présenté à l’Assemblée nationale le 24 avril 2023. Pour le SYTSEEG qui a été convié sur la table des députés, la séparation de l’eau et de l’électricité n’est pas viable. « Les potentiels repreneurs du secteur eau ont aussi fait remarquer à l’Etat gabonais qu’il était d’abord indispensable de nettoyer la maison », indique une source syndicale.

 

L’Etat, poursuit la même source, a confié cette tâche au FGIS qui détient, actuellement, plus de 56 % des actions de la SEEG. Le FGIS a analysé les données actuelles de la SEEG et s’est rendu compte que la masse salariale de la SEEG et de 22 %. Ce qui n’est pas normal lorsque par comparaison la Comilog maintient sa masse salariale autour de 10 %. Le FGIS souhaite ramener la masse salariale de la SEEG dans les 15 %. Conséquence, le FGIS envisage de procéder à un dégraissage de la masse salariale. Cela passe, d’après les sources syndicales, par la suppression des postes de direction en plus des avantages perçus par les occupants des postes.

 

Tout mettre en œuvre pour acter la fameuse faillite

 

Autre point, faire la lumière sur la dette de la SEEG auprès de ses fournisseurs. Pour plusieurs sources, la dette est devenue très importante du fait des arrangements entre plusieurs responsables à la direction générale et lesdits fournisseurs. « Il s’agit, pour l’essentiel, des surfacturations qui ont permis à plusieurs cadres en complicité avec les partenaires de s’en mettre plein les poches ». La situation est catastrophique. « L’Etat n’accepterait pas que la SEEG meure, mais acceptera, en revanche, de se séparer de tous les agents de la SEEG si le besoin se fait ressentir », conclut notre source.

 

Prenant le contre-pied, les agents ont, lors de leur dernière assemblée générale, fustigé « l’omerta affichée sur la mise à disposition des données financières d’une part, et la fiabilité de ces chiffres d’autre part ». Non sans s’interroger sur les raisons de l’absence de certification des comptes de 2019, 2020, 2021 et 2022. Comment, dans de telles conditions, accorder du crédit à la thèse d’une faillite quand il n’existe aucune visibilité dans la gestion des ressources ? La question demeure, à ce jour, sans réponse. Preuve supplémentaire d’une opération d’enfumage, l’Etat gabonais donne l’impression de tout mettre en œuvre pour acter la fameuse faillite. « Sinon, comment comprendre que la SEEG, dont l’actionnaire majoritaire est l’Etat, puisse payer le gaz à 4 dollars le pied cube quand la société du Patrimoine la paie 2 fois moins cher », s’interrogeait Sandrine Ogoula dans l’interview accordée à la Cigale Enchantée (n° 122 du mardi 18 juillet).

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